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La ségrégation territoriale s'aggrave dans le Grand Lyon

Une étude de l'Insee montre que les inégalités s'accentuent entre les zones riches et les zones pauvres de la région Rhône-Alpes. C'est en particulier vrai dans notre agglomération qui compte le 2e canton le plus riche de la région - Limonest - et les deux cantons les plus pauvres - Vaulx-en-Velin et Vénissieux.

C'est une étude accablante pour la mixité sociale. Qu'importe la loi SRU qui impose un quota minimum de logement social aux villes ou les efforts annoncés du Grand Lyon de lutter contre les ghettos urbains. La ségrégation territoriale se renforce, en particulier dans notre agglomération qui héberge les deux cantons les plus pauvres de Rhône-Alpes, Vaulx-en-Velin et Vénissieux.

L'Insee Rhône-Alpes vient de rendre public un rapport intitulé "les plus hauts revenus des habitants de Rhône-Alpes en périphérie des grandes villes". On y apprend qu'en 2008, la région figurait au 3e rang français, derrière l'Ile-de-France et l'Alsace, plus riches. Mais cette bonne situation cache d'inquiétantes disparités. Les cantons les plus aisés se situent dans la périphérie résidentielle des grandes villes, comme Limonest et Ecully pour Lyon, St-Ismier et Meylan pour Grenoble ou Annecy-le-Vieux. Le Genevois français attire aussi les fortunés. Les revenus fiscaux médians par unité de consommation y sont supérieurs à 25 000 euros. Sans surprise, ce sont dans les banlieues populaires que l'on trouve les cantons les plus pauvres, au revenu médian inférieur à 14.000 euros. Tout en bas de l'échelle régionale figurent Vaulx-en-Velin (11 700 euros) et Vénissieux (13 000 euros). Des zones rurales sont aussi concernées, en particulier dans la Drôme et l'Ardèche.

Cette situation n'est pas près de s'arranger. En moyenne, le revenu fiscal médian a augmenté de 6,2% en Rhône-Alpes, entre 2002 et 2007. Mais les poches d'opulence se sont enrichies davantage : +11% pour Boëge (près de la Suisse), + 10,9% pour Pont-de-Chéruy et +10,4% pour Thorens-Glières, en Haute-Savoie. "Limonest, Annecy-le-Vieux, Gex, St-Ismier et Meylan, déjà plus riches en 2002, connaissent une croissance plus rapide que la moyenne régionale, tandis que St-Etienne, Vénissieux et Villeurbanne moins riches, connaissent une croissance plus lente", note le rapport. Il est à noter que le canton de Vénissieux connaît même un appauvrissement global de 0,7%.

Les cantons les plus riches
St-Ismier (Isère) : 30 600 euros
Limonest : 29 400 euros
Meylan (Isère) : 27 900 euros
St-Julien en Génévois (Hte-Savoie) : 27 000 euros
Gex (Ain) : 26 500 euros

Les cantons les plus pauvres
Vaux-en-Velin : 11 700 euros
Vénissieux : 13 000 euros
Séderon (Drôme) : 13 100 euros
Lamastre (Ardèche) : 13 600 euros
Le Chambon-Geugerolles (Loire) : 13 900 euros

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