Sécheresse : coup de mou du Rhône et de la Saône

Fin juin, la situation des cours d'eau et des nappes phréatiques correspond à des niveaux d'ordinaire atteints au coeur de l'été, fin juillet ou en août. En particulier les débits du Rhône et de la Saône sont extrêmement lents. Éclairage.

Depuis le mois de mars, les cours d'eau et nappes d'eau souterraine sont à un niveau très bas. Deux phénomènes croisés ont amené cette situation : un faible niveau de précipitations depuis février allié à des températures en moyenne 2 ou 3° supérieures aux normales saisonnières.

Comme l'explique un spécialiste de la Direction Régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, ce phénomène se produit, normalement, aux mois de juillet et août. Le printemps étant une période où les nappes continuent à se recharger. Conséquence : il ne s'agit pas d'un record historique (les mois d'août affichant des résultats semblables) mais bien d'une situation atypique pour la saison.

Après la pluie vient le beau temps

Le début du mois de juin a pourtant ralenti la tendance avec des pluies orageuses. Cela a surtout permis de gagner du temps, l'effet de ces pluies intermittentes étant temporaire sur les cours d'eaux. A cette période de l'année, celles-ci ne pénètrent pas et donc ne rechargent pas les nappes d'eau souterraine. Par contre, elles hydratent les sols et limitent les prélèvements dans les nappes, effectuées notamment pour l'agriculture.

Le Rhône et la Saône subissent les conséquences de cette situation. Ce n'est pas le niveau d'eau qui est touché mais le débit de celle-ci. En effet, la hauteur des fleuves est maintenu de façon artificielle, notamment grâce aux barrages en amont qui ont relâché de l'eau ces derniers temps. Par contre, le débit du Rhône a atteint un niveau critique qu'il n'avait pas connu depuis 70 ans. La Saône quant à elle affichait en mai un débit de 60m3/secondes alors que la moyenne entre 1920 et 2011 s'établit à 360m3/secondes (mesures effectuées à la station de Couzon-au-Mont-d'Or).

Les spécialistes ont aujourd'hui du mal à prédire l'évolution de la situation. En se référant à des tendances historiques, il est difficile d'imaginer une amélioration de la situation au cours de l'été. Toutes les mesures prises ne peuvent que ralentir la vitesse de dégradation. Le seul espoir reste celui de fortes pluies. En effet, en 2008, les précipitations importantes avaient permis de recharger les nappes d'eau en plein été.

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