Le 6 juillet, Gérard Collomb inaugurait le site de la stérilisation centrale des hospices civils de Lyon, un équipement de pointe qui devrait à terme permettre des économies. Mais le président du conseil d’administration des HCL s’est également montré préoccupé par l’avenir du deuxième CHU de France.
C’est ensemble que Gérard Collomb, président du conseil de surveillance des hospices civils de Lyon et Daniel Moinard, directeur général du deuxième CHU de France, rencontreront le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, le 27 juillet prochain. Ils tenteront d’obtenir "une pause", dans les objectifs de convergence des tarifs de l’institution publique avec le secteur privé. En cause : les finances fortement sinistrées des HCL. En 2011, alors que l’institution tablait sur 34 millions d’euros de dotation de l’Etat au titre de ses missions de service publique, seuls 9 millions auront été attribués. Gérard Collomb et Daniel Moinard espèrent également, à l’issue de cette entrevue au ministère, "grappiller 6 ou 7 millions d’euros". Une rallonge qui pourrait leur être accordée, comme cela le fut par le passé, en récompense des efforts importants réalisés par le CHU pour combler son déficit (45 millions d’euros en 2011 contre 54,3 en 2010 – lire également).
"Nous ne pourrons bientôt plus lutter"
Mais Gérard Collomb s’est dit "soucieux" du devenir de l’hôpital public lyonnais. "Le privé est extrêmement performant, à l’image de l’hôpital privé Jean Mermoz. Mais en l’état actuel des choses, on ne peut pas ramener les tarifs du public vers ceux du privé et garder un grand hôpital public", a-t-il affirmé. Si en tant que président du Conseil de surveillance des HCL, Gérard Collomb soutient les projets engagés, en tant qu administrateur, il s’était montré plus réservé : "je souhaitais plutôt la construction d’un hôpital à l’ouest et la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot", nous a-t-il expliqué. Le 4 juillet dernier, en conseil municipal, il s’était d’ailleurs montré inquiet quant au devenir de HEH, craignant une délocalisation, voire un démantèlement de ses services. Gérard Collomb a confié ne pas être "sûr que le ministère aide dans la réalisation de la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot. Pourtant, il faut faire quelque chose, et rapidement, sinon nous ne pourrons bientôt plus lutter".
La stérilisation centrale voit enfin le jour
Mais le 6 juillet, l ambiance était plutôt à la fête, pour l’inauguration de la stérilisation centrale des HCL, qui devrait traiter d’ici fin 2012, tous les matériels de l’ensemble des hôpitaux des hospices, soit 30 000 instruments, quotidiennement. Le projet avait pourtant mal débuté. La décision de construire ce pôle a été prise en 2002, mais c’est d’abord un site à Bron qui avait été retenu et acheté par les HCL. Mais les élus Brondillants ont dû faire face à une levée de boucliers des riverains qui voyaient d’un mauvais œil l’installation d’un site de traitement de matériel chirurgical sur leur commune. Ils en ont donc refusé l’implantation. 2 millions d’euros et 3 ans de perdus. C’est finalement Martine David, maire de Saint-Priest, qui a accueilli les 2 250 m² de bâtiments dans la zone d’activité des Lumières. Un investissement de près de 13 millions d’euros pour les HCL. Mais Daniel Moinard est persuadé qu il représentera une réelle économie à terme. D’ailleurs, après la cuisine et la stérilisation, c’est désormais la lingerie centrale des HCL qui devrait voir le jour. Ouverture prévue en 2013.