Quasi-éliminé de la Ligue des champions, une première en phase de poule depuis 2002, l’OL est également, malgré un sursaut à Auxerre, en difficulté en Ligue 1. Après deux mois emballants, le "nouvel" OL de Rémi Garde s’essouffle. Octobre et novembre ont été particulièrement laborieux. Simple mauvaise passe ou souci plus profond ?
Comment juger les 4 premiers mois de l’OL ?
MOYENS
En Ligue 1, après des mois d’août et septembre détonants (17 points pris sur 24 possibles, 4 sur 6 en Ligue des champions), Lyon n’avance plus depuis son revers à Paris (9 points sur 21 possibles en L1, 1 sur 9 en C1). Performant à Gerland, l’OL est perfectible voir très inquiétant hors de ses bases. Dans le jeu, l’envie et la détermination du début de saison, tels des jeunes premiers qui changent de classe, ont laissé la place au train-train quotidien, peu à même aux envolées salvatrices. En Ligue des champions, Lyon n’a inscrit que deux buts en cinq matchs (face à Zagreb) et est tout proche d’une élimination dans une poule, derrière le Real, pourtant largement abordable.
Les soucis actuels étaient-ils prévisibles ?
OUI
Comme nous le soulignions déjà début septembre (lire ici), les problèmes actuels de l’OL résultent d’une logique implacable. Contraints de démarrer la saison tambour-battant, tour préliminaire de la Ligue des champions oblige, les joueurs ont laissé beaucoup de force dans la bataille. Préparés physiquement en conséquence, les coéquipiers de Bafé Gomis - sur un nuage pendant deux mois et sur les rotules depuis mi-octobre - subissent le contrecoup de leur début de saison en fanfare. Plusieurs facteurs viennent s’ajouter à ce constat : recrutement à minima, derniers adversaires hautement plus compétitifs, effectif moins fourni, blessures à répétition. "L’effectif actuel n’est pas aussi large qu’avant. Les jeunes joueurs ont besoin de temps. Auparavant, Lyon prenait chaque saison les 3 ou 4 meilleurs joueurs du championnat. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Inévitablement, sur la durée, les résultats s’en ressentent", nous confie Eric Carrière, triple champion de France avec l’OL. Le calendrier à venir, et ce jusqu’à la trêve hivernal, plus abordable, devrait permettre à Lyon de retrouver un second souffle. A conditions de retrouver une maîtrise dans le jeu.
Rémi Garde a-t-il sa part de responsabilité ?
COMME TOUS
Adoubé par la direction et les supporters, le coach lyonnais connaît ses premiers moments difficiles de sa carrière d’entraîneur. Il le savait, tout ne serait pas éternellement un long fleuve tranquille. Il a réussi incontestablement à pacifier l’atmosphère, ce qui n’est pas une mince affaire. Côté résultats, c’est très moyen. En d’autres temps, le mot "crise" aurait déjà déferlé de toutes parts. Peu adepte du turnover, certains joueurs ont enchaîné matchs sur matchs à la fin de l’été. Certains sont aujourd’hui, déjà, "cramés". Si la qualité du jeu de l’OL reste en progrès, le natif de l’Arbresle n’a, pour le moment, pas réussi à imposer son style tactiquement contre des équipes égales ou supérieures sur le papier. Quant à l’avalanche de blessés, elle reste perpétuelle. Et Claude Puel, à qui on prêtait tous les maux avec ses séances trop physiques, n’est plus là.
Quelles ambitions pour demain ?
MESUREES
Lyon est clairement entré dans une nouvelle ère. "Le plus important pour Lyon aujourd’hui est d’être chaque année en Ligue des Champions, c’est l’objectif prioritaire. Le titre, cette saison encore, ça va être très compliqué. L’OL a baissé d’un cran mais je ne suis pas inquiet. Ce club est bien géré économiquement, bien structuré", ajoute Carrière. La probable élimination de la Ligue des champions ne suscite presque pas de réactions polémiques. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Et tout le monde s’en accommode. Même les supporters, si désireux de succès, de titres, semblent s’être faits une raison. Unis derrière le nouvel entraîneur et à l’écoute du discours du président. Quelques bons petits matchs, une bonne ambiance, un podium en fin de saison, et on sera contents. L’instabilité chronique de la saison dernière a désormais laissé la place à une (trop) grande stabilité. Le tout noir est devenu tout rose. Pas de place pour le juste milieu…