Dominique Perben © tim douet
@ Tim Douet

Perben : "Il n'y a pas de dauphin désigné en politique"

Coup de tonnerre dans le microcosme politique lyonnais, l'ex-patron de la droite, Dominique Perben a annoncé lundi matin qu'il se retirerait de la vie politique après les législatives de juin.

Depuis sept ans, il s'acharnait à remettre la droite au pouvoir à Lyon. Le député de la 4e circonscription du Rhône, Dominique Perben, a rendu son tablier lundi en annonçant par voie de communiqué qu'il ne se représenterait pas aux prochaines législatives à la mi-juin. Cela faisait plusieurs jours que la rumeur courait à Lyon. L'ancien candidat aux municipales en 2008, en voyage en Autriche pendant les vacances de Noël avait décidé de rendre sa décision à la rentrée. Il affirme avoir pris sa décision "seul", dit avoir réfléchi "sur sa vie personnelle et professionnelle". "Je suis inscrit au barreau de Paris, je vais exercer mon métier d'avocat à plein-temps en conseil et en médiation. Si je ne le fais pas maintenant, ce n'est pas dans cinq ans que je le ferai".

A 66 ans, Dominique Perben tourne donc la page. Né à Lyon en 1945, il y a fait toutes ses études primaires et secondaires avant de suivre des études de Droit à l'université puis de rejoindre Sciences Politiques à Paris et enfin l'ENA où il appartient à la même promotion qu'Alain Juppé dont il est très proche. Après ses études, il dirige les services de Rhône-Alpes entre 1982 et 1984 avant de "partir à Châlon-sur-Saône". Il devient maire de la commune en 1983. Ses relations avec Michel Noir, avec les équipes de Jacques Chirac ainsi que son soutien à Balladur le poussent vers de plus hautes responsabilités. Il devient ministre des Dom-Tom en 1993, puis ministre de la Fonction publique (1995-1997), ministre de la Justice (2002-2005) et enfin ministre de l'Equipement (2005-2007).

En 2007, la direction nationale de l'UMP décide de lui attribuer la circonscription de Christian Philip, député de la 4e circonscription du Rhône, afin de lui assurer un ancrage à Lyon en vue des municipales. Cette circonscription est acquise à la droite depuis des décennies - c'était celle de Raymond Barre-, il essaie de s'en servir comme d'un tremplin en vue des municipales de 2008. Élu sans facilité, cette victoire ne le conduira pas comme prévue à la mairie de Lyon un an plus tard. Son alliance avec les millonistes contre l'avis de Michel Noir lui sera notamment fatale. Les électeurs centristes lui préférant le socialiste Gérard Collomb, il s'effondre dès le premier tour en 2008 avec seulement 30% des voix.

Quatre ans après son parachutage raté à Lyon...

En mars 2011, il se présente enfin aux cantonales dans le 6e arrondissement, remettant en jeu son mandat de conseiller général, mais un dissident, le divers-droite Jean-Jacques David lui barre la route. Le coup de grâce. Dominique Perben toujours député est nommé président du conseil d'administration de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) le 17 mai. Un mandat qui s'éteindra avec celui de député fin juin. Dominique Perben dirigeait en partie la droite lyonnaise depuis bientôt sept ans. C'est lui qui pousse notamment Michel Havard en 2008 à prendre les rênes du groupe d'opposition municipale. Lui encore qui propulse Nora Berra secrétaire d'Etat en 2009.

Ce lundi, la droite lyonnaise se retrouve donc un peu orpheline. Mais le plus urgent reste encore de régler le problème de son successeur dans la quatrième circonscription. L'UMP prévoit de désigner officiellement les candidats aux législatives à la fin de la semaine. Quatre ans après son parachutage raté à Lyon, Dominique Perben s'amuse peut-être en abandonnant au dernier moment sa circonscription. "Il y a une situation nouvelle depuis lundi matin, martèle-t-il, et il appartient aux instances nationales de l'UMP d'organiser la suite. En effet, la plupart des gens pensait que je serai candidat, ils ne se sont donc pas déclarés. Désormais, ils peuvent le faire ..."

De quoi semer la zizanie à une semaine de la désignation des candidats. Dominique Nachury est sortie du bois, Nora Berra pourrait être sur les rangs. Le conseiller régional UMP Pierre Bérat également (lire ici). Enfin la candidature d'un divers-droite, le maire du 2e Denis Broliquier pourquoi pas, n'est pas à exclure (lire ici). Il se prononcera officiellement "au soir de la Présidentielle" selon son entourage. Dominique Perben lui n'affiche aucune préférence, "en politique, il n'y a pas de dauphin désigné" affirme le député. Dans tous les cas, la droite sera confrontée dans cette circonscription à la porte-parole du candidat de la gauche à la présidentielle, François Hollande, la toute jeune Najat Vallaud-Belkacem qui avait remporté 43% des voix face à Dominique Perben en 2007.

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