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Le "oui, si" de Queyranne au pôle métropolitain

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Le conseil régional a adopté vendredi un avis très critique sur le Pôle métropolitain. Il a cependant voté pour la création d'un syndicat mixte de transports à l'échelle de ce nouvel échelon territorial, à condition que la Région en prenne la tête. Explications.

Schizophrénie, dédoublement de personnalité ? Vendredi, Jean-Jack Queyranne et les conseillers socialistes, Europe-écologie-Les verts (EELV) et apparentés de la Région Rhône-Alpes ont rendu un avis très critique sur le Pôle métropolitain, adopté à la majorité par les groupes PS, PRG, EELV et FdG. Le groupe d'opposition, l'UDC, s'est abstenu. Le FN a voté contre. Pour autant, les mêmes conseillers régionaux "très critiques" ont voté pour la création de son émanation, un syndicat mixte de transport métropolitain proposé par Gérard Collomb et "dont la région a vocation a être le chef de file".

"C'est Gérard Collomb qui l'a fait adopter !"

La majorité a passé la matinée a critiquer le pôle métropolitain, syndicat mixte excluant les régions et les départements dans ses statuts. Hervé Saulignac, vice-président à l'Aménagement du territoire reproche au pôle métropolitain d'être "un nouvel ajout au millefeuille institutionnel français". Il rappelle que ses membres seront désignés au troisième degré , "ce qui nous éloigne d'une représentation directe qui a du sens pour nos concitoyens". Enfin, la Région voit un risque d'exclusion d'un partie des territoires ruraux avec la métropolisation.

Six pages de rappel à la loi et de critiques constituent au final l'avis rendu par la Région. "Si le pôle métropolitain était un oiseau, avec toutes les flèches que vous lui lancez, il ne serait pas prêt de décoller", s'amuse Thierry Kovacks, conseiller régional UDC, élu du pays Viennois. Jean-Charles Kohlhaas pour Europe-écologie-les-Verts aurait aimé aller plus loin et voter contre le Pôle métropolitain, il rappelle que celui-ci n'était pas "dans le projet de départ du gouvernement de réforme des collectivités territoriales, c'est Gérard Collomb au sénat, en tant que président de l'Association des communautés urbaines de France (ACUF) qui l'a fait adopter !".

@ Tristan Paret

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Critiquable …. mais incontournable

Pour autant, l'enjeu est énorme pour la Région. En effet, le Pôle métropolitain a vocation à se décliner en syndicat métropolitain des transports (SMT) d'ici à l'automne 2012. Le président du Grand Lyon, de la CAPI, de Saint-Etienne Métropole et du Pays Viennois, regroupant près de 2 millions d'habitants, un tiers de la population de Rhône-Alpes ont signé en ce sens un protocole d'orientation le 19 janvier dernier. Le futur syndicat va percevoir un complément du prélèvement transport. C'est pourquoi, même si l'avis rendu par la Région est très critique envers le pôle métropolitain, la Région a "pris acte" de sa création. Elle ne peut pas passer à côté de son émanation, le syndicat métropolitain des transports qui a vocation à réunir toutes les autorités de transports à l'échelle du territoire (Sytral et Région dans le Grand-Lyon). Elle propose donc, à la fin de son avis adopté vendredi, "la création d'un syndicat mixte de transport (...) avec les autorités de transports du pôle métropolitain (…) dont la Région a vocation a être le chef de file" précise-t-elle néanmoins.

Queyranne se dit "confiant"

La Région dit donc oui au Pôle métropolitain, mais c'est surtout pour pouvoir dire oui à son émanation, le syndicat métropolitain des transports. Un projet qui ressemble au protocole adopté en 2009 à la Région dans le cadre de REAL et qui visait déjà à réunir toutes les autorités de transports à l'échelle du territoire. Elle dit oui, mais seulement si elle se retrouve à la tête de ce super-syndicat. "J'ai confiance, termine Jean-Jack Queyranne, parce que je pense que les discussions plutôt rudes que nous avons eu avec les promoteurs du pôle montrent qu'ils sont plutôt acquis à cette idée-là. Non pas pour faire un zinzin de plus, mais pour prélever le prélèvement transports et aller vers plus d'intermodalité. Il y aura peut-être des évolutions législatives et des évolutions politiques. Mais de ce point de vue là, je suis plutôt confiant car il y a une tradition rhônalpine d'essayer de travailler tous ensemble".

A la région, les socialistes attendent maintenant le discours de François Hollande, le 3 mars prochain à Dijon, sur l'organisation territoriale. Jérôme Safar, 1er adjoint à Grenoble et président du groupe PS à la région, estime en effet que l'"on ne fera pas l'économie d'une deuxième réforme des collectivités territoriales". Celle-ci pourrait rebattre les cartes une nouvelle fois et pourquoi pas changer les statuts du futur pôle métropolitain.

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