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''Il est encore trop tôt pour parler de sécheresse''

CARTE - S'il est encore trop tôt pour parler de sécheresse, le Rhône affiche depuis plusieurs mois des températures supérieures aux normales saisonnières. Ce phénomène, couplé à un niveau de précipitations inférieur à la moyenne, fait craindre pour les ressources en eau du département. Le point avec des experts de Météo France et de la DREAL.

Malgré les précipitations du début de semaine qui devraient se prolonger jusqu'à vendredi prochain, le niveau préoccupant des cours d'eau et des nappes phréatiques du Rhône a peu de chance de remonter. C'est le constat observé par Laurent Vernay, hydrologue à la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL). Il explique que ''le bilan hydrologique des trois premiers mois de 2012 est déficitaire''. Un déficit qui oscille entre 25 et 50 % par rapport aux moyennes établies et qui touche plus particulièrement l'Est du département, le val de Saône et la Vallée du Garon.

Pourtant la fin de l'année 2011 avait été plutôt clémente en terme de pluviométrie. "On a perdu tous les acquis du mois de décembre (115,5 mm de précipitations sont tombés dans le département, soit deux fois plus que la moyenne) à cause de l'évaporation'', précise néanmoins Christian David, technicien au centre départemental de météorologie. Une situation due aux températures élevées ressenties en février et mars où ''on a approché une moyenne de 17,1°C, à quelques dixièmes du record détenu par le mois de mars 1948'' selon le météorologue. De grosses chaleurs qui expliquent l'importante évaporation qui s'en est suivi. Or comme le fait remarquer Laurent Vernay, ''il faut bien faire la différence entre la pluie qui tombe dont une partie est nécessairement perdue, et les précipitations efficaces : celles qui rechargent les cours d'eau et les nappes phréatiques''.

''Il est trop tard pour recharger les stocks d'eau souterraine''

En conséquence, le niveau des nappes phréatiques et le débit des cours d'eau ont commencé à décliner dès le mois de février cette année. ''C'est inhabituel, normalement, les stocks continuent à se recharger jusqu'à mi-avril'' précise Laurent Vernay. Inhabituel mais pas anormal. Comme en 2003, les nappes ont bénéficié d'un hier pluvieux (avant un été de canicule) mais leur niveau s'est très rapidement réduit, suivant en cela le scénario de l'année 2011. De l'avis de l'hydrologue, ''il est trop tard pour recharger les nappes et même s'il pleuvait beaucoup, on aurait du mal à refonder les stocks d'eau souterraine. Mais malgré une situation défavorable fin mars, qui ne préjuge en rien de ce que sera l'été, il est encore trop tôt pour parler de sécheresse'' précise le spécialiste. Si des arrêtés de limitation des usages de l'eau ont été adoptés dans l'Hérault, le Gard ou encore l'Ardèche, le Rhône n'est pas encore concerné. Cependant, à la DREAL, l'heure est à la vigilance et les échanges avec la préfecture s'intensifient pour répondre de manière réactive à toute évolution de la situation.

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Trois types de sécheresse

Selon la DREAL, il existe trois types de sécheresse :
- La sécheresse météorologique : faibles quantité et fréquence des précipitations.
- La sécheresse hydrologique : baisse des réserves superficielles et souterraines en eau causée à la fois par des faibles précipitations et une forte évaporation.
- La sécheresse agricole : faible degré d'humidité des sols accentué par les besoins en eau de la végétation.

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