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Sarkozy ? Hollande ? Les MoDem (et ex-MoDem) toujours plus divisés

La balkanisation de la famille centriste se poursuit encore à l'occasion du second tour de la présidentielle. Malgré les déclarations de François Bayrou, les clivages locaux semblent prédéterminer leur choix : ceux qui optent pour François Hollande appartiennent aux exécutifs de Gérard Collomb, d'autres ancrés dans l'opposition au maire de Lyon préfèrent Nicolas Sarkozy. Quant à ceux qui s'arc-boutent dans une position indépendante, ils voteront blanc ou ne communiquent pas leur décision.

Les pro-Hollande

Thomas Rudigoz a voté François Hollande dès le premier tour. Son vote au second tour va donc de soi. Il réagit favorablement à la déclaration de François Bayrou : "c'est une bonne surprise sachant que les voix de Bayrou sont assez impénétrables (rires). Je n'étais pas sûr qu'il effectuerait un tel choix, même si je savais qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Hier (jeudi, ndlr) au conseil national du Modem, on m'a confirmé qu'une forte majorité a exprimé qu'elle voterait pour François Hollande", raconte-t-il. Le conseiller général, membre de la majorité de Gérard Collomb, donne un coup de griffe à ses collègues qui penchent de l'autre coté : "ce choix ressemble à un coup de poignard pour le centre droit même si pour moi, Michel Mercier et les autres sont dans l'erreur par rapport à ce que représente le centre. Ils n'ont d'ailleurs plus trop d'intérêt à continuer avec François Bayrou".

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Anne-Sophie Condemine répond sans ciller : "moi, c'est Hollande". Un choix dicté par son engagement au côté de Gérard Collomb. "La campagne de Nicolas Sarkozy a été insupportable dans sa recherche d'extrême", lance-t-elle. L'adjointe au maire de Lyon se dit "très soulagée" que François Bayrou soit parvenu au même choix. "J'espère que François Hollande saura s'appuyer sur le MoDem", ajoute-t-elle.

Les pro-Sarkozy

Christophe Geourjon est centriste, même s'il n'est pas membre du MoDem. "Je suis de centre droite depuis vingt-cinq ans, corrige-t-il. Je suis plus enclin à voter Nicolas Sarkozy, même si certains de ses propos m'ont heurté. Aujourd'hui, la priorité est de préserver notre économie. Or le programme de François Hollande est intenable : hausse du nombre de fonctionnaires, hausses des dépenses publiques, remise en cause de la réforme des retraites...".

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Marc Augoyard est lui aussi du centre droit. "Je voterai Nicolas Sarkozy. L'essentiel est la réponse à la crise et la lutte contre les déficits. François Hollande ne me convainc pas, avec sa proposition d'embaucher 60 000 fonctionnaires de plus et ses futures négociations avec les Verts et le Front de Gauche", explique-t-il. Le conseiller communautaire espère qu'à l'avenir, l'UMP saura "se tourner vers l'électorat modéré", plutôt que le FN.

Vote blanc, indécis et autres discrets

Eric Lafond votera blanc - "un choix arrêté depuis longtemps". "J'ai fait campagne pour montrer que les deux projets n'offraient aucun changement. En votant blanc, j'exprime mon insatisfaction, même si celui-ci n'est hélas pas reconnu", développe-t-il. Il accueille avec une satisfaction à peine feinte la déclaration de François Bayrou. "C'est le choix qui nous offre le plus de perspectives. On achève ce parcours qui nous éloigne de la droite. On pourra créer des alliances sur la base de nouveaux projets". Le conseiller d'arrondissement regrette "l'erreur politique assez forte" de François Hollande. "Il aurait dû proposer un pacte de gouvernement à François Bayrou sur quelques points fondamentaux. Au lieu de ça, il a considéré qu'il méritait les électeurs centristes sans effort. Il s'enferme dans la gauche traditionnelle".

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Jean-Luc da Passano n'a entendu qu'une partie de l'intervention de François Bayrou, celle où "il disait que chaque électeur était libre de son vote. Je n'ai pas entendu la suite", badine celui qui parvient à être à la fois vice-président de Gérard Collomb au Grand Lyon et à Michel Mercier au Département. Ce dimanche, il votera. Pour qui ? Mystère.

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Cyrille Isaac-Sybille, le président du MoDem du Rhône, adopte une position prudente. ''Je respecte la décision de François Bayrou qui était courageuse. Pour ma part, je choisirai entre les deux candidats dimanche. Je ne voterai pas blanc''. Mais on n'en saura pas plus... Une indication ? ''Je trouve que Nicolas Sarkozy va trop loin depuis 15 jours, lorsqu'il parle des étrangers et des frontières. Ce ne sont pas nos valeurs. Mais si François Hollande applique son programme budgétaire, la France va dans le mur.''

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