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Législatives 3e circonscription : Laure Dagorne : "nous ne sommes plus au temps des années fric"

SÉRIE (3e circ./14) – Dans le cadre de la campagne des législatives, les candidats du Rhône répondent au questionnaire envoyé par Lyon Capitale : quelles propositions de lois voteront-ils s'ils sont élus à l'Assemblée Lesquelles lui soumettront-ils eux-mêmes ? Laure Dagorne nous répond. Elle est candidate UMP dans la 3ème circonscription du Rhône (Lyon 3e, 7e et 8e).

> Retrouver l'intégralité des réponses des candidats dans le dossier "Législatives 2012 : le programme des candidats", en colonne centrale.

Laure Dagorne est conseillère du 7ème arrondissement de Lyon depuis 1995 et conseillère communautaire du Grand-Lyon depuis 2008. Elle travaille dans une association pour l'emploi des jeunes issus de l'enseignement supérieur.

Êtes-vous pour ou contre le mariage homosexuel ? Et l'adoption par des couples homosexuels ?
Je ne suis pas favorable au mariage homosexuel, mais j’ai la conviction profonde que tous les couples doivent avoir accès à des droits similaires. C’est la raison pour laquelle je suis favorable, comme beaucoup d’autres, à une union civile qui offre à tous les couples qui souhaitent s’unir devant la Loi les mêmes droits. La société doit pouvoir reconnaître l’amour de ces couples en leur ouvrant les mêmes droits qu’aux autres couples.

Pour ce qui est de l’adoption des homosexuels, je n’y suis pas favorable et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je ne suis pas en faveur du mariage homosexuel. Ce sont des questions qui impliquent des philosophies et des visions de la vie complètement différentes, et pour lesquelles il faut avoir un débat serein, sans précipitation.

Êtes-vous pour ou contre la surtaxe Hollande de 75% pour les revenus au-delà d'un million d'euros annuel ? Souhaitez-vous créer des exceptions pour certaines professions (sportifs, artistes…) ?

Cette surtaxe est un véritable non-sens à la fois budgétaire car il ne « rapportera rien au budget de l’Etat » du propre aveu de François Hollande, et un non-sens économique car elle donne l’impression de vouloir, par ce taux confiscatoire, décourager la prise d’initiatives et l’esprit d’entreprise. Je crains que la démagogie de cette mesure ne nous coûte bien davantage que ce qu’elle ne serait sensée nous rapporter.

Souhaitez-vous une intervention de l'État pour limiter la hausse du prix de l'essence ?

Là encore, nous avons la plus parfaite démonstration de la démagogie et du caractère inefficace des annonces de François Hollande. Une telle intervention serait extrêmement onéreuse, et je ne suis pas convaincue que nos finances publiques nous permettent de tels écarts. Elle serait en plus totalement inefficace. Je ne suis donc pas favorable à une telle intervention pour tenter de limiter la hausse du prix de l’essence. Je crois que nous pouvons agir différemment pour améliorer le quotidien de nos concitoyens.

Pensez-vous qu'il faille réduire l'immigration légale en France ?

La France, par son Histoire et par sa vocation, a une grande tradition d’accueil, et il n’est pas question de remettre cela en cause. Mais je tiens à dire que pas plus qu’il n’est réaliste de vouloir stopper intégralement notre immigration légale, il n’est pas non plus raisonnable d’ouvrir toujours plus grand les vannes de l’immigration. Notre devoir est avant tout d’affirmer et de faire partager à tous nos valeurs et notre attachement aux principes de la République.

Êtes-vous pour imposer un écart maximum de 1 à 20 dans la rémunération des salariés des entreprises publiques ? Des entreprises privées ?

Je crains que ces annonces ne soient là encore que de l’ordre de la démagogie et de l’inefficacité. La vraie question est de savoir : les rémunérations, quelles qu’elles soient, sont-elles ou non octroyées en fonction du mérite de chacun ? En outre, je ne comprends pas le chiffre « 1 à 20 ». Pourquoi ne pas choisir 1 à 30, ou 1 à 40 ?

Pour ce qui est du secteur privé, nous ne pouvons pas légiférer tout le temps, sur tout, et pour tout le monde.

Êtes-vous pour ou contre le droit de vote des étrangers aux élections locales?

On doit maintenir le lien entre le droit de vote et la citoyenneté. Le droit de vote est l’expression de la citoyenneté, qui est elle-même liée à la nationalité. En France, pour voter, il faut être Français, ou citoyen de l’Union Européenne. Nous devons maintenir ce lien fondateur de la République, garant du vivre ensemble.

Pensez-vous qu'il faille conserver Hadopi ? Si non, par quoi souhaitez vous la remplacer ?

La création artistique est un pilier majeur de notre patrimoine culturel, et doit être protégée. L’avenir de la France se joue aussi avec la création, la culture, l’art. Les artistes doivent être considérés pour ce qu’ils font, et le téléchargement illégal est une entorse à ce principe fondateur de notre modèle culturel. Hadopi est un outil efficace de lutte contre le téléchargement illégal des œuvres culturelles, il faut le conserver et l’adapter aux défis nouveaux que le développement d’internet pose en permanence.

Êtes-vous pour ou contre une aide publique à la construction de mosquées ?

Nous vivons dans une République laïque, qui induit que l’Etat ne reconnaît aucun culte. Mais l’Etat, la République, ne doivent pas être dans le déni de la religion. La Laïcité, ce n’est pas tourner le dos aux religions, mais c’est au contraire faire en sorte que tous ceux qui le souhaitent puissent pratiquer leur culte dans des conditions décentes, respectueuses de la foi de chacun. Il faudra voir, à l’avenir, les problématiques que tel ou tel culte peut rencontrer, et en discuter avec les représentants de ces cultes pour trouver les solutions les plus justes, et les plus respectueuses de ces mêmes principes.

Êtes-vous pour ou contre le retour à la semaine de 5 jours à l'école ? Si oui, préférez-vous que la nouvelle matinée de classe soit le mercredi ou le samedi ?

Pour un tel sujet, il est primordial de ne pas céder à la précipitation et à la tentation de l’effet d’annonce. Je ne puis que déplorer que le nouveau Ministre de l’Education Nationale soit tombé dans cet excès. Pour lui, ce sera la semaine de 5 jours peu importe quand, comment, et pour qui. Ma vision des choses, comme mère de famille confrontée à ces problématiques, est au contraire une vision qui soit tournée avant tout vers l’enfant et la famille. On ne pourra pas prendre la moindre décision sans un esprit de consensus entre les familles et l’institution éducative. L’organisation du quotidien des familles, déjà compliquée pour beaucoup d’entre elles, se retrouverait bouleversée par ces changements et la question des activités périscolaires se poserait évidemment.

Êtes-vous pour ou contre l'encadrement des loyers ?

Le vrai problème du prix des loyers, c’est un problème d’offre : c’est parce qu’il n’y a pas assez d’offre de logements que les prix sont aussi élevés. Je préfère une augmentation massive des droits à construire comme l’a mis en place Nicolas Sarkozy et qui augmenterait l’offre instantanément, à une mesure comme celle proposée par M.Hollande qui, comme l’a répété N.Sarkozy pendant la campagne, a débouché dans les années 1950 sur le cri d’alarme de l’Abbé Pierre pour le logement.

Êtes-vous pour ou contre l’énergie nucléaire ?

Je ne suis pas pour le nucléaire par dogmatisme, mais par pragmatisme. Le quotidien des familles, pour lequel je veux agir, est marqué par le prix de l’énergie, qui pèse sur leur budget. Le nucléaire produit aujourd’hui 75% de notre électricité et nous permet d’être à la fois indépendant énergétiquement, et d’avoir une énergie 20% moins cher que dans les autres pays européens. On le constate aujourd’hui, dépendre toujours plus du pétrole serait une hérésie, quand on voit quels prix atteint le baril de pétrole. Alors oui, je suis pour le nucléaire car je suis pour l’énergie moins chère, et pour l’indépendance de notre pays.

Êtes-vous pour la légalisation de l’usage de cannabis ?

Certainement pas ! Légaliser le cannabis, c’est envoyer un signal désastreux notamment à la jeunesse de France. D’ailleurs, j’invite la majorité présidentielle à clarifier sa position à ce sujet !

Êtes-vous pour ou contre la réalisation des projets autoroutiers qui concernent l’agglomération : A45, COL, TOP ?

Oui, c’est d’ailleurs Nicolas Sarkozy Président de la République qui a le premier demandé la réalisation de l’A45. Je suis favorable à tout ce qui permettra de désengorger la ville de Lyon, de mieux circuler dans la Région, et donc de faciliter la vie quotidienne des Lyonnais et des Rhônalpins.

Quels sont vos engagements personnels en matière de cumul des mandats ?Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Je suis une élue de proximité, une élue de terrain, et je vis et je travaille là où je suis élue. Lorsque l’on a un mandat national (comme celui de député), il est indispensable de garder un ancrage local par un mandat de terrain, car c’est un moyen de servir toujours mieux les citoyens qui nous ont accordé leur confiance. En revanche, je considère que se dire en mesure de cumuler un mandat national et une fonction exécutive locale relève de l’hypocrisie. C’est cette même hypocrisie qui semble d’ailleurs commander aujourd’hui le comportement du gouvernement socialiste lorsque l’on voit que certains élus, notamment lyonnais, n’ont pas de mal à cumuler plusieurs mandats locaux avec d’éminentes fonctions nationales.

Quels sont vos engagements personnels en matière de transparence sur les rémunérations et les conflits d’intérêts des élus ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Les citoyens ont évidemment le droit d’avoir des élus auxquels on ne puisse pas reprocher d’avoir un comportement inadéquat. De nombreux progrès ont été faits depuis une vingtaine d’années, nous ne sommes plus au temps des "années fric" et de la suspicion généralisée. Nous devons continuer dans ce chemin, je serai une élue exemplaire comme je l’ai toujours démontré dans mes mandats successifs. Je suis élue locale depuis près de 20 ans, on ne m’a jamais rien reproché, et j’aurai exactement le même comportement une fois élue député. Mon objectif est d’être un député pour agir au quotidien, et un député disponible. A priori, je continue à penser qu’on ne peut pas faire de loi sur tout, tout le temps, surtout lorsque l’on voit les dispositions absurdes mises en place aujourd’hui, comme l’obligation pour le Gouvernement de donner à l’Etat tous les cadeaux d’une valeur supérieure à 150€. Pourquoi pas 200 ? Ainsi donc, mon message principal est : Faisons confiance aux élus.

Quels sont vos engagements personnels en matière de temps de présence à l’Assemblée nationale ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Toute mon expérience d’élue, et toute ma campagne sont basées sur le lien de proximité que j’entretiens avec les habitants de notre circonscription. Je suis une femme d’action, de convictions, dont l’ambition n’est autre que d’agir au quotidien pour les lyonnais de la 3° circonscription. Le mandat de député est un mandat particulier car il se joue aussi bien à l’Assemblée nationale que sur le terrain. J’assurerai une présence sérieuse à l’Assemblée, siégeant à chaque fois que cela sera nécessaire, jouant à plein mon rôle de vote et de production de la loi. Mais je continuerai évidemment à être pleinement disponible pour tous ceux qui, sur le terrain, continueront à me solliciter.

Encore une fois, une loi sur ce sujet ne me semble pas nécessaire. Au-delà de la nécessité d’une loi, il s’agit de choisir celui ou celle qui sera le mieux à même de remplir le mandat de député, et je crois être celle-là.

Quelles propositions de loi envisagez-vous de faire à l'Assemblée nationale si vous êtes élue ?

Je souhaite agir véritablement pour la jeunesse, en portant une idée forte et une conviction profonde : la jeunesse doit être responsabilisée, il faut lui faire confiance. La banque de la jeunesse est une idée forte, car elle signifie que c’est au jeune de se lancer, de prendre l’initiative, d’entreprendre mais que l’Etat et la collectivité seront toujours là pour lui, disponibles en appui pour garantir ses prêts et former un filet de sécurité en cas d’échec. Le jeune doit être responsable, il doit se lancer, et la collectivité doit l’accompagner. C’est tout le sens de cet outil puissant qu’est la banque de la jeunesse qui mobiliserait des fonds visant à se porter garant des besoins de financement pour les projets des jeunes qui souhaitent jouer à fond l’aventure de la vie. La prise de risque est un pari sur l’avenir, et c’est de confiance en l’avenir que nos jeunes ont besoin : voilà le sens de la proposition de loi portant création d’une Banque de la Jeunesse que je déposerai une fois élue.

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