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Vers une remise en cause du TGV Lyon-Turin ?

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La volonté du Gouvernement de remettre à plat le schéma national des infrastructures de transport interroge. Selon Le Figaro, le Lyon-Turin pourrait en faire les frais, alors que le creusement du tube principal devrait être lancé l'an prochain. Jean-Jack Queyranne est monté au créneau ce jeudi, appelant "solennellement le Gouvernement à respecter la parole de la France".

Coup de tonnerre pour les artisans du projet Lyon-Turin. Selon une information publiée ce mercredi sur le site du Figaro.fr, le Lyon-Turin pourrait être abandonné par l'État pour cause de disette budgétaire. "L'État a prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement (…). Le Gouvernement n'aura pas d'autre choix que de renoncer à certaines options", a lancé le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac.

Dans le viseur, le schéma national des infrastructures de transport (SNIT), adopté en 2011. Deux mille kilomètres de lignes à grande vitesse sont prévus d'ici à 2020. Parmi les projets à engager avant cette date, les lignes Bordeaux-Toulouse, Paris-Normandie ou Marseille-Toulon-Nice, le contournement de Nîmes et Montpellier et celui de l'agglomération lyonnaise. Le Lyon-Turin en fait également partie. "Ce SNIT, c'est une accumulation de projets pas réalistes", critique l'entourage du ministre des Transports. Et parmi les possibles recalés figurerait le fameux ouvrage franco-italien. Certains voient le départ du préfet de Savoie, Christophe Mirmand, nommé dans les Alpes-Maritimes, comme le signe d'un désengagement progressif du gouvernement français.

Engagé sur ce dossier, Christophe Mirmand avait notamment réussi à arracher un vote unanime de la commission d'enquête publique sur la partie française de l'infrastructure. "Le Lyon-Turin est l'un des projets les plus chers du SNIT (pour la France : 12 milliards d'euros). Certains se disent peut-être qu'en l'abandonnant, on pourrait en sauver deux autres", souffle un membre du cabinet de la Région. Le coût du Lyon-Turin équivaut par exemple à celui, cumulé, des lignes Tours-Bordeaux et Montpellier-Perpignan. De quoi faire réfléchir ?

Queyranne : "un projet exemplaire"

Pas le président du conseil régional, Jean-Jack Queyranne. Celui-ci s'est fendu d'un communiqué ce jeudi dans lequel il "demande solennellement au Gouvernement de respecter la parole de la France". Il rappelle les engagements de l'État français en faveur du Lyon-Turin, réitéré encore en juin à l'occasion d'une visite en Italie de François Hollande. "L'Union européenne l'a inscrit dans son réseau central prioritaire d'infrastructures", fait-il valoir.

"Cette liaison ferroviaire, à double composante fret et voyageurs, représente un projet exemplaire pour réaliser le report modal de la route vers le rail", poursuit Jean-Jack Queyranne. "Cette ligne serait injustifiée si elle ne servait que le trafic voyageurs. Mais, ce qui la justifie pleinement, c'est d'y mettre un fret massif", complète un collaborateur de Bernadette Laclais, qui exerçait jusqu'à ce jeudi la vice-présidence régionale aux transports.

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Près d'un milliard déjà dépensé

Les promoteurs du projet mettent aussi en avant les 882 millions d'euros déjà dépensés (montant arrêté à la fin de l'année). Côté français, ont été creusées trois "descenderies", ces galeries qui ont une triple fonction : permettre des travaux de reconnaissance, offrir l'accès au chantier, et garantir la maintenance et la sécurité du tunnel une fois en service. Côté italien, un autre ouvrage de ce type devrait l'être à la rentrée. Le véritable tube, lui, ne devrait être lancé qu'entre 2013 et 2015. Le coup d'envoi de dix ans de travaux. Pour ses opposants, ces prochains mois constituent donc la dernière fenêtre de tir pour remettre en cause un chantier jugé pharaonique.

Et pourtant, ce n'est pas le tronçon transfrontalier qui coûte le plus cher : la France n'y participera qu'à hauteur de 25% sur 8,5 milliards d'euros nécessaires. En revanche, pourraient être différées les parties en amont du tunnel. Et les ouvrages associés. Ce jeudi, le ministère des Transports que nous avons contacté temporisait : "Il n'est pas question de remettre en cause les lignes TGV sans réflexion. On va étudier le dossier sans se précipiter."

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