Les ratés d'Apple Plans : Google a tout intérêt à ne pas revenir immédiatement

Voilà bien un buzz dont se serait passé Apple à l'occasion du lancement de son iPhone 5. La firme à la pomme a décidé de chasser Google Maps de ses iPhone et iPad pour le remplacer par son système maison : Plans. Inaboutie et remplie de bugs plus ou moins drôles, l'application de cartographie n'est pas une révolution mais bien un faux pas.

Attention, ne cherchez pas Berlin sur Apple Plans, vous pourriez bien vous retrouver au pôle sud. L'application d'Apple remplace désormais Google Maps pour le plus grand malheur des utilisateurs d'iPhone et d'iPad. Passé l'effet "Waouh" engendré par l'effet 3D réussi, Plans est surtout une régression. Alors que jusqu'à présent Google Maps faisait bien son travail, la firme à la pomme vient de le supprimer des applications préinstallées avec son système d'exploitation. Ainsi, les nouveaux possesseurs d'iPhone 5 ou ceux qui mettront à jour leurs iPhone 4, 4S, iPad 2 et nouvel iPad verront disparaître Google Maps qui sera remplacé par Plans.

Utilisant les cartes de GPS TomTom, Plans n'est pas avare en erreurs et imprécisions. Depuis peu, le Tumblr The Amazing iOS 6 Maps compile les plus drôles. De son côté, contrairement à son habitude de ne rien commenter, Apple a réagi rapidement en affirmant que "plus Plans sera utilisé, plus il s'améliorera". En attendant, les utilisateurs feront bien d'investir dans une carte routière, un GPS, ou tout simplement un smartphone sous Android ou Windows.

Google Maps pour vendre plus de mobiles sous Android ?

Et si Google choisissait de ne pas revenir chez Apple ? Il se murmure que le géant des moteurs de recherche devrait proposer son application via l'App Store, encore faut-il que la firme à la pomme l'accepte. Pourtant, Google pourrait bien trouver un intérêt à ne pas revenir immédiatement, voire s'abstenir de la proposer à nouveau.

Mettre en place une application de cartographie coûte cher et prend du temps. Proposé depuis 2004 aux Etats-Unis, et depuis 2006 en France, Google Maps n'a cessé d'être amélioré, voire révolutionné, avec l'arrivée de Street View en 2007. A l'aide de voitures à l’indiscrétion parfois discutable, Google est parvenu à photographier une grande partie des rues, proposant ainsi un panoramique subjectif très pratique pour se repérer. De son côté, Apple a choisi la 3D, qui n'est pour l'instant pas très utile. Dans ce contexte, la disparition de Maps sur les produits Apple fait surtout figure de publicité pour les mobiles et tablettes Android. Ces derniers pourraient bien trouver un intérêt supplémentaire aux yeux des utilisateurs déçus. Apple parviendra-t-il à rattraper son retard rapidement ? Cela risque d'être difficile. Dans ce contexte, Google Maps devient donc une application qui fait la différence, pouvant orienter l'acte d'achat vers un smartphone "compatible".

Plus de services personnalisés

En s'abstenant de revenir immédiatement, Google encourage également les utilisateurs à se tourner vers la version en ligne de Maps. Échappant au contrôle d'Apple, cette dernière pourrait alors proposer plus de services personnalisés, permettant à Google de récupérer davantage d’informations exploitables. Rien n’est gratuit, même en apparence: un service de cartographie n’est pas dénué d’intérêts économiques pour celui qui le propose.

Avec son application Now, disponible sur la dernière version d'Android, le géant des moteurs de recherche – mais aussi de la publicité – a prouvé son intérêt pour plus de géolocalisation. Now analyse les habitudes géographiques et de recherche de ses utilisateurs pour leur proposer des informations précises ou des conseils lors de leur trajet. Now est ainsi, en théorie, déjà capable d'offrir des réclames pour un produit vendu à proximité d'un trajet régulier.

Par exemple, après avoir cherché un CD le matin sur Google, Now serait en mesure de lancer une alerte à l'utilisateur lorsqu'il passe à proximité d'une boutique partenaire. En étant soumis à Apple, Google ne pouvait se permettre de telles innovations. Maintenant qu'il a été mis à la porte, plus rien ne l'empêche de passer par une autre entrée. Qu'il refuse de revenir ou qu'il le fasse d'une autre manière, Google montre ainsi sa domination sur le secteur et pourrait bien engendrer un effet de manque. Les déçus n'auraient alors pas d'autre choix que d'aller vers Android. Apple s'est lancé dans un jeu dangereux qui pourrait bien se retourner contre lui. L'échec du réseau social Ping vient de rappeler que tout ce qui touche la pomme ne se transforme pas forcément en or.

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