I-Way Lyon Street Race : en Formule 1, à 320 km/h dans les rues de Lyon

TEST - Et si Lyon organisait un Grand Prix de Formule 1 ? Partant de cette idée surréaliste, les créateurs du centre de simulation automobile I-Way ont choisi de surprendre leurs clients en transformant la ville en circuit automobile. Avec Lyon Street Race, les bolides montés sur vérins vont pouvoir s'affronter entre Rhône et Saône et sous le tunnel de la Croix-Rousse.

Assis dans le baquet d'une Formule 1, les pilotes attendent le départ du Grand Prix, Place Bellecour. Les feux passent au vert, les moteurs rugissent direction le Vieux-Lyon. Virage à 90 degrés, ils remontent les quais de Saône à toute allure. Pas le temps de faire du tourisme, les voitures vont si vite que la Cathédrale Saint-Jean ou le Palais de Justice disparaissent rapidement dans les rétroviseurs. Après de longues courbes sur le quai de la Pêcherie, le quai Saint-Vincent puis le quai Joseph Gillet, la folle traversée de la ville lumière pied au plancher est interrompue par un rond point difficile à négocier.

Les pneus crissent, les vibreurs font trembler les monoplaces qui s'enfoncent dans le Tunnel de la Croix-Rousse. Ici point de radar automatique, à 320 km/h, la suspension de permis serait immédiate. La sanction tombe pourtant une fois de retour à l'air libre, un virage sec met les nerfs et les corps à rude épreuve. Le grand huit n'est pas terminé, la portion de circuit autour de l'Opéra (Lyon 1er) demande concentration et doigté. Une fois sortie de cet enfer, place au pont Morand, puis pont Lafayette direction place Bellecour. 7,9 Km de course : les meilleurs boucleront un tour en moins de 2 minutes 30.

Après la lune, Lyon

Installé depuis 2008 dans le 9e arrondissement, l'I-Way a rapidement fait ses preuves en matière de simulation automobile. Considéré comme cher par certains, le pôle de divertissement a su multiplier les promotions et offres, notamment avec Groupon pour devenir plus accessible. En 2011, l'I-Way a choisi de se renouveler en organisant des courses sur la lune. Au-delà de l'aspect sympathique et amusant, le circuit était parti trop loin dans la science fiction pour convaincre les amateurs de simulation. Avec l'arrivé d'un parcours urbain dans les rues de Lyon, l'I-Way fait le pari de réconcilier grand public et passionnés tout en jouant habillement avec le chauvinisme lyonnais. Le constat est sans appel, avec Street Race, l'I-Way marque plus d'un point avec cette nouveauté.

Des efforts graphiques

Difficile de faire du tourisme à plus de 300 km/h. Bien que le cadre soit plaisant, les amateurs de compétition n'auront pas le temps d'admirer la modélisation de la ville. Pourtant, souvent critiqué sur l'aspect graphique de leurs circuits, les équipes de l'I-Way ont fait de véritables efforts pour que le rendu visuel soit correct. Malgré les bâtiments et les détails, les images sont propres et agréables à l’œil. Les graphismes sont encore loin du rendu d'un Project Cars sur PC, mais pour une fois, l'I-Way s'en sort honorablement. Les lyonnais reconnaîtront sans difficulté leur ville et s'amuseront à retrouver les voies qu'ils parcourent tous les jours. Par ailleurs, pas la peine de s’entraîner dès maintenant sur les routes réelles. Pour ne pas coller entièrement à la réalité, des portions du circuit sont des sens interdits dans le monde réel. Pour Pierre Nicolas de l'I-Way cette décision était nécessaire pour éviter de donner des mauvaises idées à certains.

Simple à prendre en main, difficile à maîtriser

Pas de surprise : les premières minutes dans les rues de Lyon sont éprouvantes. Comme à Monaco, le circuit est bordé de barrières qui n’attendent que de faire partir les monoplaces en tête à queue. Simple à prendre en main, mais difficile à maîtriser, le nouveau parcours de l'I-Way demande un temps d'adaptation tandis que certaines portions, notamment le rond-point avant le tunnel de la Croix-Rousse, manquent légèrement de lisibilité. Quelques panneaux d'indications ne seront pas du luxe pour éviter plus d'un accident. Dès lors, une fois le circuit domestiqué, les rues de Lyon procurent de nombreuses sensations fortes. Les simulateurs sur vérins ont déjà fait leurs preuves et il est toujours aussi jouissif de s'amuser sans risquer sa vie. Histoire de varier les plaisirs, le circuit lyonnais pourra être parcouru en formule 1 ou une voiture d'endurance. Les amateurs de WRC pourront, pour leur part, s'affronter sur un parcours de rallycross au milieu de la place Bellecour. Impossible d'en savoir plus, nous n'avons pu tester cette épreuve.

Un loisir de luxe, parfois accessible

Reste cependant une nuance de taille, malgré les efforts graphiques et un circuit plaisant, l'I-Way reste toujours un produit cher pour un temps limité. Sans réduction, comptez 90 euros, pour dix minutes de Formule 1 ou bien 75 euros pour 10 minutes de Rallye ou d'endurance. Heureusement différentes offres ponctuelles permettent de faire baisser l'addition. En semaine, il est possible de s'amuser à partir de 40 euros.

Ainsi, le parcours lyonnais redonne un coup de jeune aux simulateurs de l'I-Way. Plus réaliste que la course sur la lune, et plus fun que les circuits classiques entourés par les forêts, les rues de Lyon sont un vrai plaisir à parcourir. En cas de succès, espérons que les équipes de l'I-Way décide de tracer des nouveaux parcours dans la cité avec, pourquoi pas, un peu de dénivelé ? Pour une ville entourée de collines, les montées et descentes pourraient être décoiffantes !

L'avis de notre journaliste sportif Razik Brikh :

"Ma dernière venue à l'I-Way datait de 2009 à l'occasion d'une soirée organisée par Karim Benzema pour le lancement de son site Internet. Et pour être tout à fait sincère, au départ, je n'étais guère emballé par l'idée de participer à ce test réservé en avant-première aux médias. Le côté virtuel de la chose ne m'a jamais enthousiasmé. Puis quelle drôle idée pour un journaliste sportif de tester un concept de la sorte ? Bref, après l'insistance de notre spécialiste geek, j'ai pris place dans une voiture, casque et ceinture obligatoire, et participé à cette fameuse course dans les rues de Lyon. Effets garantis. Le réel prend le pas sur l’irréel puisqu'on a la sensation de conduire sur les quais de Saône ou le pont Morand. Une séance de conduite courte et intense avec au final quelques gouttes de sueur. Un véritable travail de journaliste sportif en somme."

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