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Musée des Confluences : après le dérapage du chantier, l'explosion des coûts de fonctionnement ?

Alors que le chantier pourrait ne plus réserver de surprises, ce sont à présent les dépenses de fonctionnement qui sont pointées du doigt par les élus de gauche. L'exécutif avance un chiffre de 16 à 17 millions d'euros par an tandis que Thierry Philip compare la rentabilité du musée des Confluences à celle du musée du quai Branly ou du Guggenheim de Bilbao. Se pose aussi la question du statut de l'établissement.

"Qui sommes-nous ? Où allons-nous ?". Ces questions seront au centre du futur du musée des savoirs et des sciences. Mais comme en a plaisanté ce jeudi en séance publique Najat Vallaud-Belkacem, ces questionnements valent aussi pour la direction prise par l'établissement qui ouvrira fin 2014. Les élus socialistes craignent un dérapage des coûts de fonctionnement.

"Oui au nuage, non au brouillard"

Ce jeudi, Jean-Jacques Pignard, vice-président en charge du Rayonnement culturel, a fourni un élément de cadrage, donnant une fourchette de 16 à 17 milliards d'euros. Mais selon le PS, les experts estiment qu'un musée génère en général des dépenses de fonctionnement annuelles égales à 10% de leur investissement. Soit en l'espèce 30 millions d'euros. "La vérité est sans doute au milieu", tranche Thierry Philip (PS).

Celui-ci a adressé un courrier à Michel Mercier le 3 septembre dernier. Il y compare les 500 000 visiteurs attendus chaque année et les "267 millions d'euros" d'investissement à d'autres grandes institutions : le centre Pompidou délocalisé à Metz (65 millions d'euros d'investissement, inauguration en 2010, 550 000 visiteurs par an), le musée du quai Branly (233 millions d'euros, inauguration en 2006, 1,5 million de visiteurs), le musée Guggenheim de Bilbao (150 millions d'euros, inauguration en 1997, 960 000 visiteurs).

Autrement dit le retour sur investissement risque d'être particulièrement mauvais entre Rhône et Saône. Ce jeudi, Najat Vallaud-Belkacem a enfoncé le clou, souhaitant au musée "d'éviter de reproduire les mêmes erreurs et les mêmes dérives budgétaires que celles qu'il a connues pour l'investissement". "Oui au nuage (le toit du musée, ndlr), non au brouillard", a-t-elle conclu.

"Ca commence à me courir sur le paletot"

Michel Mercier a remercié la ministre de son intervention. "On ne vous avait pas vu depuis votre nomination au gouvernement", l'a-t-il tancée. Ajoutant, dans un grand sourire narquois, que "c'était un très grande fierté" pour lui de voir une Rhôdanienne occuper des fonctions ministérielles. Plus tard, il se fera un plaisir de rabrouer la ministre : "vous n'avez pas compris que c'est moi qui préside". Sur ce sujet, le président du conseil général est à cran : "ça commence à me courir sur le paletot", a-t-il grogné.

L'exécutif s'emploie à relativiser les dépenses de fonctionnement attendues. Selon Jean-Jacques Pignard, celles actuelles du musée (expositions hors les murs, personnel) s'établissent à 9,5 millions. D'après lui, cette hausse ferait passer l'enveloppe culture de 2,8 à 3,1% du budget total de l'institution. Pas un drame. Le président Mercier a rappelé qu'en 2011 et 2012, le Département a engagé 33 millions d'euros d'investissement sur le musée, plus 9 millions de dépenses de fonctionnement. Soit 42 millions d'euros au total. "Personne n'a avancé le chiffre de 42 millions d'euros (de dépenses de fonctionnement, ndlr) pour demain", a-t-il souligné.

Mercier assure avoir "d'excellentes relations avec Collomb"

Un partenaire viendra-t-il à la rescousse du conseil général ? Le statut retenu d'établissement public de coopération culturelle (EPCC) ouvra la voie à la venue d'une autre institution publique (lire ici). Car "le pire" serait selon Mercier de faire "un musée départemental". Raymonde Poncet (Europe Ecologie les Verts) espère la venue des "autres collectivités, la Région, le Grand Lyon, voir le pôle métropolitain". Ce sera finalement l'Ecole nationale supérieure.

Avec "ce tête à tête, on ne va pas aller bien loin" a critiqué la porte-parole du Gouvernement, estimant que ce n'est pas l'ENS "qui va amener la moitié des dépenses de fonctionnement". Michel Mercier proposera que la Ville siège au conseil d'administration, mais ne demandera pas de l'argent à "quiconque". Multipliant les égards à l'écologiste Raymonde Poncet, il s'est payé une fois de plus Najat Vallaud-Belkacem, soulignant avoir "d'excellentes relations" avec le maire de Lyon, "ce qui n'est pas le cas" de son opposante socialiste.

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