Test de l'iPad mini : beau produit à l'extérieur, déjà dépassé à l'intérieur

Poussé par la concurrence qui n'hésite pas à réduire la taille des tablettes tactiles, mais aussi les prix, Apple réagit en proposant l'iPad mini. Produit haut de gamme en apparence, il laisse cependant un arrière-goût de déception.

Dès qu'il sort de sa boite, l’iPad mini, en noir comme en blanc, fait très bonne impression. Aucun doute, il s’agit d’une réussite esthétique avec une finition jamais vue pour une petite tablette. Néanmoins, paradoxe de nos objets high tech toujours plus design, l’objet est si beau qu’on le placera rapidement dans une coque de protection pour éviter de l’abîmer. Il faudra faire de même son écran 7,9 pouces 4/3, un format original, parfait pour la lecture de livres ou de bandes dessinées mais moins pertinent pour visionner des films. Ainsi, l'iPad Mini s'éloigne des tablettes 7 pouces 16/10 tout en longueur pour tendre davantage vers le gabarit d'un boîtier DVD. Avec des dimensions de 20 par 13,5 cm, l’iPad mini peut se glisser facilement dans un grand sac, sans perdre en confort d'utilisation.

Mini dans le poids

Avec son poids de 308 grammes pour la version Wifi, et son épaisseur de 7.2 mm, la petite tablette est très légère et peut être tenue avec une seule main. Cependant, il ne faudra pas croire les publicités montrant l’iPad Mini coincé entre l’index et le pouce. A moins d’avoir des paluches de géant, il s’agit là de la meilleure façon pour ressentir des douleurs au bout d'une dizaine de minutes.

En pratique, l’utilisateur tiendra plus souvent son iPad mini sur le côté, un peu comme un livre. Apple ayant réduit le cadre, le pouce touche parfois l’écran. Heureusement la marque à la pomme a aussi adapté son logiciel pour éviter que cette situation déclenche l’écran tactile par accident. Une très bonne idée à améliorer : parfois la surface tactile ne reconnaît pas les actions effectuées sur le côté. Dès lors, aucun doute, dans son design et sa finition, l’iPad mini est une réussite exemplaire. Malheureusement, l’intérieur n’a pas bénéficié de la même attention et pourra décourager les acheteurs les plus exigeants.

2012 à l’extérieur 2011 à l’intérieur

Abouti à l’extérieur, malheureusement déjà dépassé à l’intérieur. L’iPad mini est avant tout un iPad 2 miniaturisé. La petite tablette récupère ainsi le processeur deux cœurs de son aînée, seulement 512 mo de mémoire vive, son catalogue d'applications et un écran de la même résolution mais plus petit et non retina.

Dans ce contexte, la firme à la pomme pèche par la tendance qu'elle a elle-même lancée. Ce problème d'une résolution trop juste sautera aux yeux de toute personne ayant déjà testé un iPhone 4 ou 5, un iPad 3 ou bien n’importe quelle tablette 7 pouces ou smartphone de dernière génération. Ces dernières ne sont pour l'instant pas retina mais proposent majoritairement des résolutions de 1280 par 800, contre 1,024 x 768 pour l'iPad Mini. Le couperet tombe, la tablette d'Apple affiche donc des images moins fines et moins agréables à l’œil.

Un écran indigne d'un tel produit

Difficile d’envisager de longues sessions de lecture sur ce support tant le rendu de l’écran manque de finesse. Pour tout le reste, il est possible de s'adapter et de s'y faire avec le temps. Reste donc deux problèmes de taille à propos de cet écran. Le premier est que l'iPad mini est l'une des petites tablettes les plus chères du marché : difficile de vouloir payer plus pour un écran qui fait moins. Le second, Apple ayant fait du retina et de ses résolutions un argument de vente, il est certain que la firme à la pomme mettra rapidement à jour sa tablette. Ce modèle mini est indiscutablement un produit de transition avant l’arrivée d’un modèle plus définitif. En remplaçant son iPad 3 seulement 7 mois après son lancement, Apple a prouvé qu’il ne s’encombrerait plus de sorties étalées et réglées comme du papier à musique. Dès lors, il est certain que la firme la pomme dévoilera un iPad mini 2 avec un écran retina, un meilleur processeur, et plus de mémoire vive.

Un processeur dual core associé à 512 mo de mémoire vive

Eux aussi hérités de l'iPad 2, ces deux éléments posent également problème pour ceux qui souhaitent acheter un produit qui dure dans le temps. Bien qu'ils soient suffisants pour l'instant, ce sont des composants déjà dépassés qui pourront rapidement montrer leur limite. La présence de seulement 512 mo de mémoire vive est clairement préoccupante. Seul bon point de tous les choix d’Apple : l’autonomie est supérieure à 10 heures, ce qui est plus que satisfaisant. Pour rester dans le positif, le capteur photo de 5 mégapixels à l’arrière fait bien son travail et offre des clichés satisfaisant tandis que la caméra de 1,2 mégapixels à l’avant permet d’avoir des images convenables lors des appels en visioconférence.

Très beau produit, trop de compromis

Dans ce contexte et face à l’impression qu’il ne s’agit que d’un produit de transition, nous ne pouvons pas conseiller l’achat de cet iPad mini. Ceux qui souhaitent vraiment avoir une petite tablette Apple auront tout intérêt à attendre encore un peu, histoire d’acquérir un prochain modèle avec un meilleur écran et des composants plus puissants. Néanmoins, il est également possible de craquer sur l’iPad mini en pensant déjà à sa revente lors de la sortie de son successeur. Les produits Apple ont le mérite de ne pas trop perdre de leur valeur sur le marché de l'occasion.

Cependant, pour ceux qui souhaitent investir dans une tablette 7 pouces, dès maintenant, tout en limitant les dépenses, la Nexus 7 de Google vendue à partir de 199 euros (16 go) bénéficie aujourd’hui du meilleur rapport qualité prix.

En attendant une plus belle pomme

Au final, avec l’iPad mini, Apple fait les choses à moitié. En refusant de proposer une nouvelle résolution d’écran sur le marché, Apple évite de se fâcher avec les développeurs qui devraient adapter leurs logiciels tandis que le modèle mini hérite automatique des anciennes applications de l'iPad 2 déjà compatibles. Ce choix donne l’impression qu'Apple a réagi trop vite à la demande du public, sans prendre le temps de proposer un produit de rupture. Il faudra donc résister à la pomme tout en gardant en mémoire qu'une plus belle pourrait bientôt descendre de l'arbre.

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