Alors que le maintien de la production et la distribution d'eau au secteur privé doit être voté le 12 novembre au Grand Lyon, deux collectifs ont décidé de se faire entendre. Ils appellent à une manifestation devant les locaux du Grand Lyon au moment du vote. De leur côté, les Verts ont fait connaître leur intention de s'opposer à cette délibération et proposent une délégation de service publique réduite de 4 ou 5 ans.
Rarement de l'eau aura fait couler autant d'encre. Alors que le 12 novembre prochain, le Conseil communautaire doit voter le maintien au privé des services de production et de distribution d'eau potable dans l'agglomération après 2015, plusieurs organisations comptent jouer les trouble fêtes.
L’association des consommateurs d'eau du Rhône et les Etats Généraux des Services publics 69 (EGSP69) appellent à un rassemblement devant le Grand Lyon, lundi à 16h30, pour mettre la pression sur les conseillers communautaires. "Gérard Collomb et les élus ont parfaitement le droit d'être favorables à une délégation de service public (DSP). Mais ils font passer leur décision pour un choix technique, alors qu'il est uniquement politique", s'insurge Jean-Michel Drevon, porte-parole d'EGSP69.
Les opposants du maintien au privé vont lancer une contre-expertise pour évaluer précisément les impacts financiers des différents modes de gestion, contestant les études mandatées par la collectivité.
Les écolos votent contre
Gérard Collomb plaide pour une DSP de 8 ou 10 ans, assortie d'une "perspective" de mise en place d'un système mixte privé/public au terme de cette période. "Nous craignons fort que le changement éventuel ne soit donc ni pour maintenant, ni pour demain, mais pour après demain peut-être", ironisent les élus écologistes dans un courrier qu'ils ont adressé à leurs collègues, le 5 novembre dernier. Ils voteront contre le projet de l'exécutif.
Ils contestent l'argument technique de la communauté urbaine qui estime impossible de passer en régie publique avant un délais de quatre ans. "Nous pensons, comme bien des experts, que deux ans suffiraient". Et de suggérer au président de l'agglomération de lancer une DSP transitoire de 4 à 5 ans, avant un retour en régie. De leur côté, communistes et alternatifs de gauche continuent de se concerter, en vue d'arrêter une position commune. Jusqu'à la dernière minute, ils espèrent arracher des concessions à Gérard Collomb. À Lyon, l'eau du robinet n'aura décidément jamais paru aussi turbide.
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