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Le ping pong Collomb/Vessiller

C'est un classique des comités syndicaux du Sytral : les débats entre le maire de Lyon et la conseillère générale de Villeurbanne. Celle-ci réclame l'amélioration de la ligne C3, il la rappelle à la réalité. Récit.

Gérard Collomb aime bien s'inviter au Sytral. Il ne dirige pas les débats, prend son café, commente la politique de transport, laissant à Bernard Rivalta le soin de rentrer dans le fond des dossiers. Et bien souvent, il improvise des parties de ping pong avec Béatrice Vessiller. Avantage : donnant la réplique à la Villeurbannaise, il évite au président du Sytral de déraper, lui qui n'a jamais réussi à garder son sang froid après les interventions de l'écologiste.

Collomb : "Une façon insidieuse d'aller jusqu'au Grand stade ?"

Jeudi, le maire de Lyon était d'humeur mutine. Au menu des discussions, le débat d'orientation budgétaire. Un exercice rébarbatif, avec avalanche de chiffres. Alors il a détendu l'atmosphère, se muant en écologiste ou opposant au Grand Stade. "Monsieur le Président du Sytral, je vois le prolongement du tramway jusqu'à Chassieu. Ne serait-ce pas une façon insidieuse d'aller jusqu'au Grand stade ?", a-t-il lancé, rigolard. Entre deux bons mots, il a vanté le dynamisme des investissements : "700 millions pour le Grand Lyon, 200 millions pour le Sytral, 150 millions pour la ville de Lyon, 400 millions pour le Grand Stade (sur plusieurs années, ndlr). Ca fait du job, ça fait moins de chômage qu'ailleurs", a-t-il observé, keynésien.

Vessiller à Collomb : "Vous êtes très fort"

"La santé financière du Sytral est plutôt bonne", a convenu Béatrice Vessiller. "Il est bien géré", a-t-elle même osé. Et Gérard Collomb, de rebondir : "Vous allez y venir, dans la grande famille de pensée (comprendre le PS, ndlr)". Mais la Villeurbannaise n'en démord pas : elle a remis sur le tapis l'amélioration de la ligne C3 (Bonnevay/St-Paul), engluée dans la circulation - son sujet de prédilection. "Les 55 000 voyageurs quotidiens s'impatientent dans leurs bus bondés. 2017/2018, c'est un peu lointain", a-t-elle critiqué. C'est pourtant la date retenue par le Sytral pour réaliser les travaux.

L'écologiste raconte avoir potassé les précédents débats d'orientation budgétaire, à la recherche du prolongement de T2 vers Chassieu. "Il y a trois ans, ce n'était même pas une idée. Quand vous voulez, vous pouvez monsieur le président, et vous êtes alors très fort", a-t-elle ironisé. Sur le même mode, Gérard Collomb a badiné. "Il y a des écologistes à Chassieu, et nous avons décidé de les écouter dans une volonté d'oecuménisme. J'ai dit à Bernard : 'si ça peut nous réconcilier avec les écologistes, il faut y aller'. Je vous invite à faire une réunion publique à Chassieu pour leur dire qu'ils ne sont pas prioritaires".

Et la partie s'est poursuivie, aucun des deux ne se lassant, entre humour et agacement. Béatrice Vessiller a pesté contre "les boites à sardines" des C3. Gérard Collomb a repris son antienne sur l'impossibilité de mener de front le réaménagement de la rue Garibaldi, la fermeture du tunnel de la Croix-Rousse et l'établissement de couloirs de bus sur le cours Lafayette et la route de Genas.

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