À la base de toute lumière, aussi puissante soit-elle, il y a une étincelle, une lueur, un premier pas. Et la Fête des lumières ne fait pas exception à la règle. Comme chaque année, elle sera en plus d’une grande fête populaire, un véritable festival d’émergence artistique, et une scène de création à ciel ouvert pour les étudiants. Une vitrine extraordinaire où les places sont rares, puisque sur les 300 étudiants ayant candidaté, 13 projets seulement ont été retenus. Univers poétiques, esthétique épurée et prouesses technologiques, Lyon Capitale a repéré dix installations de la nouvelle création qui valent le détour.
Récif de Styrene (Place Sathonay)
Margaux Follis, Sophie Coulon et Jeanne Thoviste, de l’école de Condé Lyon.
Et le plastique devint corail. C’est la prouesse que ces jeunes artistes ont réalisée en transformant travaillant et modelant des bouteilles de plastique vides à l’aide d’un fer à souder. Elles créent ainsi une nouvelle matière curieuse. Entre ombre et lumière, transparence et brillances, ces fragments de plastique fondu associés évoqueront la magie d’un récif corallien.
Medusa (Place Marc Aron – Lyon 3e)
Emmanuel Cussigh et Elodie Thibault
Depuis 2011, ce duo atypique composé d’une plasticienne et d’un maître d’œuvre spécialisé dans l’architecture d’intérieur, proposent des installations sensibles et émouvantes. Cette année, ils plongent le spectateur dans les profondeurs des océans parmi une myriade de méduses fluorescentes. Une évocation poétique et très graphique du monde subaquatique.
H2O (Place Gailleton – Lyon 2e)
Collectif Coin et Nohista
Près de 400 ballons flottant au gré du vent envahiront la place pour former un écran sur lequel sera projetée une allégorie visuelle et sonore des différents états de l’eau. Il s’agit ici de l’évolution d’une structure "Matrice", que le collectif avait déjà eu l’occasion de présenter. Le groupe d’artistes souhaite offrir au spectateur "une impression de voyage, un moment à part, dans un espace poétique au beau milieu de l’espace public".
Liberté retrouvée (place de la Paix – Lyon1)
Nathalie Guillemin, Alexandra Guitton et Audrey Lerequier de l’Ecole Nationale d’architecture d’intérieur de Lyon.
C’est en haut d’une colonne romaine, à plus de trois mètres du sol, que trônera une cage géante animée d'oiseaux, papillons et autres libellules parcourus de lumière, s’échappant pour retrouver plus de liberté. Un projet qui se veut avant tout poétique.
Hypermetrop (Square Roquette – Lyon9)
Beam’Art
Certainement un des projets qui bouge le plus pour cette édition 2012. Et pour cause. Le square se transforme en une grande scène hip-hop où les corps en mouvement des danseurs modifient et déforment les façades des bâtiments environnants. Au-delà de la performance offerte par la troupe de danseurs, chacun pourra s’essayer à ce jeu où le corps influence l’architecture.
Jalousie(s) (Lycée la Martinière – Lyon 1)
Enora Garreau, Nolwenn Kasbach et Sophie Degoute du Pôle supérieur d’arts appliqués de la Martinière
Parfois les installations les plus discrètes et subtiles sont aussi parmi les plus efficaces. C’est le cas avec ce projet qui transformera les 118m² de fenêtres de l’ancien lycée de filles en moucharabiehs. Une installation réalisée avec 142 m² de papier et 600 m de scotch double-face. Jalousie(s) n’altère pas le côté bohème chic du quartier et se revendique comme une mise en valeur tout en finesse de l’esthétique du bâtiment. De quoi avoir envie de le regarder un peu plus de jour aussi.
Murs sensibles (place Bahadourian- Lyon 3e)
Theoriz Crew
Parler avec les murs. Dialoguer avec eux. C’est l’opportunité qu’offre Theoriz Crew avec cette installation aussi poétique qu’époustouflante du point de vue de la prouesse technologique. Grâce à des capteurs de mouvement, vous interagissez avec la façade du bâtiment de l’Alliance française, qui vous répond en retour. Image, son, lumière, vous entrez en connexion avec le bâti, qui s’adapte à votre attitude, selon que vous soyez plutôt timoré ou exubérant. Il se retrouve ainsi quasiment doté d’une intelligence artificielle.
Luminaissance (Place Sathonay- Lyon 1er)
Amaury Véron, Anais Schenck, Constance Pereira, Hortense Grenier et Louise Renault de l’école de Condé Lyon.
Revenir aux origines de façon poétique. Voilà le but de cette installation qui sera en place sur quatre arbres de la place. À la nuit tombée, ils révèlent leurs racines qui paraissent flotter hors du sol dans un halo de lumière. Pour la Fête des lumières, l’invisible devient donc visible.
Brillante dessinatrice (rue de la Charité – Lyon 2e)
Images labo
Parfois l’image peut créer l’architecture, la modifier. C’est ce que vont tenter les étudiants provenant d’écoles d’image comme centre Factory à Villeurbanne, en transformant la façade lisse et terne de l’école Michelet en un bâtiment féérique avec une dimension magique. Les étudiants, qui l’année dernière avaient eu comme terrain de jeu l’Hôtel Dieu, ont une envie, "en mettre plein les yeux aux spectateurs".
Rencontre franco-allemandes (Quartier Grolée – Lyon 1er)
50 ans après la signature du traité de Élysée, la France et l’Allemagne se donnent à nouveau la main via quatre travaux d’étudiants français et allemands sur le thème de la dualité et des relations entre les deux pays. Ils investiront les boutiques vides du quartier Grolée.
Parmi ces quatre projets, L’oiseau.
Pierre Alexandre Cahier, Marie Carayon, Jean-Baptiste Guerlesquin, Thibaud Klein, Carolin Seib et Kilian Weidner, de Lyon, Leipzig et Berlin.
À travers un jeu de métamorphose, d’apparition et de disparition, les artistes entendent démontrer que deux forces en travaillant ensemble peuvent faire disparaitre les limites et estomper les frontières.