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Euro-métropole lyonnaise : les élus envisagent un effacement des communes

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Alors que le maire d'Oullins proposait le rattachement de sa commune à Lyon, Michel Forissier (UMP) envisage à moyen terme la fusion entre Meyzieu et Décines. Lors de la séance départementale de ce vendredi, Daniel Pomeret (UDI) a estimé qu'après les compétences du Département, la métropole captera celles des communes et de la région. Thierry Philip a quant à lui posé la question de l'aéroport St-Exupéry qui resterait en dehors du territoire métropolitain.

Présentant ce vendredi à ses élus le projet d'euro-métropole (consistant en la disparition du conseil général sur le territoire de la communauté urbaine), Michel Mercier s'est attaché à démontrer l'ancienneté du débat. Et sa contribution à sa mise en oeuvre, pour ne pas apparaître comme subissant les ambitions hégémoniques de Gérard Collomb. Dès 2009, a-t-il expliqué, il a plaidé pour ce dessein, dans le cadre de la commission Balladur en vue de la réforme les collectivités locales. Face à des élus qui lui reprochent d'avoir appris le projet par la presse, il a répondu : "C'est pas nouveau, on en parle depuis au moins 2010, c'est même pesant". En aucun cas, ce nouveau schéma n'est "l'absorption du Département par la communauté urbaine", affirme-t-il, les deux collectivités se réunissant selon lui "pour faire la métropole".

L'ex-ministre de la Justice a été lyrique par moments. "Ca doit être un moment d'enthousiasme", "le temps était venu de braver tous les risques", "il faut parfois avoir le courage de la rupture", "c'est un projet sensationnel, le plus beau que j'ai présenté depuis que je suis élu, c'est-à-dire bientôt 42 ans". Plus tard, le président du groupe socialiste, Thierry Philip, a salué un discours "de haut niveau". Michel Mercier imagine que cette nouvelle donne bouleversera le paysage local. Voilà qui donnera "de nouvelles perspectives aux chercheurs, aux intellectuels", selon lui. Le conseil général a voté ce vendredi la constitution d'une commission qui planchera sur le sujet.

Peut-on laisser l'aéroport en dehors de la métropole ?

Les termes du débat sont déjà connus, avec moult questions restées en suspens. Ecologistes et communistes s'inquiètent des inégalités territoriales. Favorable à l'euro-métropole, Thierry Philip (PS) s'est interrogé sur les emprunts toxiques et le musée des Confluences qui seront bientôt l'affaire de Gérard Collomb. Il a aussi pointé le problème de l'aéroport resté en dehors de la métropole, ce qu'il ne trouve "pas très logique". Il a observé que la communauté de communes de l'Est lyonnais pourrait entrer dans le pôle métropolitain (autre structure existante, ndlr) - ce qu'elle n'a jamais souhaité. Le président du groupe socialiste envisage - sans rire - une troisième option : la création d'un syndicat mixte de pôle métropolitain réunissant le pôle métropolitain et l'intercommunalité récalcitrante.

Les inquiétudes du monde rural

Le socialiste Bernard Catelon a fait entendre une voix discordante au sein du groupe socialiste, en émettant plusieurs craintes. D'abord sur l'isolement à venir de son canton, celui de Condrieu. Ensuite sur l'avenir du monde rural, devenu "la variable d'ajustement de l'agglomération lyonnaise". "Comment un Département rural sans centre économique va pouvoir investir, par exemple dans les collèges ?" s'est-il interrogé. "Vous croyez que je présenterais quelque chose qui attenterait au monde rural ?", lui a répondu Michel Mercier qui viserait la mairie de Thizy-les-Bourgs.

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Vers une fusion Décines-Meyzieu

Les élus se sont interrogés aussi sur notre système administratif, anticipant sur de nouvelles évolutions. Jean-Jacques Pignard (UDI) a analysé l'évolution de notre démocratie, passée en quelques décennies "d'une valse à trois temps (élection des députés, des conseillers municipaux, des conseillers généraux, ndlr) à une valse à six temps (les mêmes avec en plus l'élection du Président de la République au suffrage direct, celle des conseillers régionaux et celle des députés européens, ndlr)". Daniel Pomeret (UDI) imagine qu'à moyen terme, la métropole captera, en plus de celles du Département, les compétences des communes et de la région sur son territoire. Un point sur lequel Max Vincent (UDI) est opposé, lui qui estime que "la commune doit rester le point de départ de la démocratie métropolitaine".

Cette perspective d'effacement des communes n'inquiète pas Michel Forissier. Le maire de Meyzieu a même fait une offre à son homologue de Décines, Jérôme Sturla, envisageant la fusion de leur deux collectivités. "On a fait tellement de choses ensemble", lui a-t-il lancé. Les deux édiles font front commun contre Villeurbanne pour accueillir le Pôle hospitalier de l'Est lyonnais. "Selon moi, les communes resteront un échelon de proximité, mais elles exerceront leurs prérogatives en vertu de délégations de compétences de la métropole", nous a expliqué Michel Forissier.

La perspective d'une fusion entre Décines et Meyzieu est partagée par Jérome Sturla. "Il y a un double continuum entre nos deux communes : le canal de Jonage et le tramway. Le Grand Stade sera aussi une agrafe forte entre elles", explique-t-il. Michel Mercier dont on dit la retraite imminente, imagine quant à lui l'étape suivante. "Dans 20 ans, se reposera la question des limites. Et peut-être que le département devra entrer tout entier dans la métropole". Il ne resterait alors plus rien du conseil général du Rhône.

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