Éléphantes : le PDG de Pinder accuse le préfet et menace la ville de Lyon

ENTRETIEN - Alors que les deux éléphantes de la Tête-d’Or sont sous le coup d’un arrêté ordonnant leur euthanasie, Gilbert Edelstein, PDG du cirque Pinder qui a confié baby et Népal au parc il y a 13 ans ne décolère pas et accuse le préfet de "l’avoir dans le collimateur". Il prévient également la Ville. Si elle lui refuse l’emplacement pour son cirque suite à cette affaire, "Lyon sera cerné par 10 000 véhicules".

Malgré une forte mobilisation, Baby et Népal, les deux éléphantes du parc de la Tête d'Or, devraient être euthanasiées début janvier sur ordre de la préfecture du Rhône. Les pachydermes sont soupçonnés d'être porteurs du bacille de la tuberculose, maladie hautement contagieuse et transmissible à l'homme. Mais Gilbert Edelstein, Pdg du cirque Pinder, qui a confié les éléphantes au parc en 1999, affirme que les résultats des test réalisés sur les éléphantes ont été falsifiés par la mairie.

Il demande à ce que de nouveaux prélèvements soient réalisés. De son côté, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) déclare qu'il est difficile de savoir avec certitude si les éléphantes sont porteuses du bacille mais que les chances sont élevées puisqu'elles ont côtoyé un éléphant qui était malade.

L'abattage des animaux est donc une décision préventive, car les pachydermes peuvent représenter un danger pour l'homme, en particulier pour les soigneurs, ont jugé le tribunal administratif de Lyon et la préfecture. Gilbert Edelstein critique cependant une décision partiale et crie à la manipulation. Lyon Capitale a pu s'entretenir avec lui.

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Lyon Capitale : Vous souhaitiez réaliser de nouveaux tests sur Baby et Népal. Y avez-vous été autorisé ?

Gilbert Edelstein : Apparemment, la vétérinaire du cirque Pinder n'a pas eu cette autorisation. Le motif invoqué par la préfecture est que si les éléphants sont contagieux, seuls les soigneurs peuvent y avoir accès. C'est incroyable. Si des médecins ne peuvent plus avoir accès aux patients contagieux, autant les laisser mourir. Ils vont me les tuer ces cons, alors qu'elles ne sont même pas atteintes de la tuberculose.

Mais n'y a-t-il pas de grandes chances pour qu'elles soient porteuses du bacille de la tuberculose ?

Les résultats qui l'affirment ont été complètement falsifiés. Si vraiment mes éléphantes avaient la tuberculose, pourquoi n'ont-ils pas immédiatement averti la veille sanitaire? Pourquoi n'ont-ils pas fermé le parc et fait passer le test à tous les animaux et tout le personnel ? C'est simplement qu’ils voulaient récupérer la place au parc de la Tête d'Or et ont essayé de se débarrasser de Baby et Népal à bon compte. Il faudrait qu'une autorité indépendante prenne cette affaire en charge, comme le ministère de l'agriculture ou de l'environnement. Le préfet serait ridiculisé.

Vous semblez très remonté contre le préfet ?

Mais c'est lui qui en a après moi. J'ai déjà eu affaire à lui il y a quelques années, lorsque la justice de Valence m'a condamné pour un défaut de certificat de mon présentateur – alors qu'il avait réussi l'examen mais c'est la préfecture qui a mis deux ans à délivrer le certificat. Cette décision de justice était totalement injustifiée car je détiens le certificat de capacité, mon fils et ma fille aussi. Le juge voulait que ce soit mon présentateur qui l'ait. Encore une fois la justice ne comprend rien à rien au droit des animaux. J'avais donc demandé le soutien du ministre de l'environnement, Jean-Louis Borloo et son chef de cabinet était à l'époque M. Carenco. Je suis sûr qu'il m'a dans le collimateur depuis cette époque. Il ne voulait pas avoir à me défendre.

Ne redoutez-vous pas que la mairie refuse de vous louer un emplacement à Lyon l'année prochaine suite à cette affaire ?

Je ne leur conseille pas de le faire. J'ai beau être vieux et malade, je ne leur conseille vraiment pas. Il y a du monde derrière moi. Ils peuvent s'attendre à ce que la ville soit cernée par 10 000 véhicules. Je pense bien qu'ils vont m'envoyer des CRS. De toute façon, on vient toujours nous chercher des poux. En 1992 déjà, l'inspection du travail m'avait envoyé une centaine de CRS car elle pensait que certains de nos travailleurs n'étaient pas en règle – ce qui était parfaitement faux. Il y aura certainement des CRS quand j'arriverai à Lyon. Et bien je les attendrai de pied ferme.

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