Hollister, une marque pas si “swag”

Les employés de la marque de vêtements californienne adulée par les ados, installée à la Confluence, se plaignent de leurs conditions de travail. Les salariés – en majorité des étudiants – sont contraints de s’habiller avec les habits de la marque... à leurs frais.

Porter du Hollister, tous les ados vous le diront, c’est être “swag”. Plus cool que cool. Hollister, c’est LA marque de vêtements branchée, le “style décontracté surf en Californie”, qui fait fureur aux États-Unis, en Europe et aujourd’hui en France. Depuis l’ouverture, le 4 mai dernier, de la boutique Hollister à la Confluence, on a vu fleurir dans les cours des collèges et des lycées les logos à la mouette sur les poitrines. Les salariés de l’entreprise californienne, eux, se verraient plutôt en pigeons, tant ils ont des récriminations envers leur employeur. Pourtant, pour les jeunes, Hollister, c’est l’endroit où il faut bosser. Ambiance boîte de nuit, jolies filles, garçons athlétiques. Bref, c’est là que ça se passe.

De l’intérieur, tout n’est pas si rose. Une pétition a d’ailleurs récemment été adressée aux directrices et managers d’Hollister Confluence pour le “remboursement des tenues Triple A”. Les salariés – en majorité des étudiants aux revenus modestes – sont en effet sommés de s’habiller à leurs frais en Hollister pour travailler, bien que rien ne soit stipulé dans leur contrat de travail. Chez Hollister, il faut compter entre 60 et 100 euros pour une tenue. Avec une remise de 20%, “au lieu des 50% annoncés”. À raison de 10 heures hebdomadaires, soit 350 euros mensuels, on sent l’addition passer. D’autant qu’il faut changer de tenue régulièrement. “En plus, on m’a contrainte de prendre une taille en dessous”, explique une jeune fille qui n’a pas souhaité renouveler son contrat avec Hollister.

L’inspection du travail avertie

“Cette entreprise, comme sa maison mère Abercrombie & Fitch, est dans le collimateur, explique-t-on à la CGT Paris, dont le délégué syndical vient d’être licencié. On fait travailler les employés de nuit, à peine habillés, la musique est à la limite du supportable, ils ont des problèmes avec leurs fiches de paie, avec la comptabilisation des heures, etc. C’est simple : ils s’affranchissent des règles du Code du travail français. Et assument.” D’après nos informations, l’inspection du travail à Lyon aurait été avertie des pratiques managériales de l’entreprise. Contactés, les managers de la boutique de Lyon nous ont répondu qu’ils n’étaient pas autorisés à répondre, nous soufflant juste que “le dossier [était] parti aux États-Unis”. Pas si swag que ça, Hollister.

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