Plug and Play : le festival qui défriche

Petite pépite de festival hivernal intimiste, Plug & Play, qui fête sa 3e édition, est une véritable mine de découvertes musicales et d’ouverture d’esprit. Un rayon de soleil qui fait revivre la saison morte le temps de quelques indispensables soirées au coin du Kraspek.

On aurait tort de croire que l’hiver est une saison morte, qui plus est en matière de festivals musicaux. Certes, il n’est point question en cette saison de se retrouver à plusieurs milliers dans un champ/un stade/un hippodrome, pour s’époumoner sur les tubes mal sonorisés de mastodontes de la pop mondiale, en courant d’une scène à l’autre dans vingt centimètres de boue – activité exclusivement estivale –, mais l’on peut y voir l’occasion de décliner d’une manière différente, et plus intimiste, la notion de festival.

C’est à ce cahier des charges que répond Plug & Play, sis au Kraspek Myzik. Lequel est, à tout point de vue, à la halle Tony-Garnier ou à n’importe quel stade ce qu’un taste-vin est à un camion-citerne de beaujolais nouveau. Outre la question de l’affluence et du prix – dérisoire, pour ne pas dire ridicule – des concerts, point n’est question ici d’attirer de la tête d’affiche mais au contraire de jouer les têtes chercheuses, en présentant une rafale de découvertes et autres figures indé voire carrément underground, en provenance du coin de la rue comme de l’autre bout de la France ou du globe. Pour schématiser, ceux que vous verrez à Plug & Play, vous ne risquez guère de les recroiser dans tel ou tel festival estival. Il s’agit donc d’en profiter.

Classe inclassable

Profiter par exemple de la présence d’artistes aussi précieux que l’inimitable countryman Elliott Brood (s’il ne faut en voir qu’un, on mise notre PEL dessus) ou l’inclassable mais très classe Don Niño, qui a produit le superbe dernier album de Françoiz Breut. S’il ne faut en voir qu’un autre, c’est lui, d’autant qu’il sera accompagné, le jour de la Saint-Valentin, c’est dire si tout cela n’est qu’amour, de Joseph Elm. Pour les spécialistes de la scène clermontoise, il s’agit ici du deuxième avatar du dénommé Leopold Skin, fer de lance du label Kütu Folk que la France entière envie à la capitale du pneu – le bonhomme lui est aujourd’hui exilé à Portland, là où ça se passe et d’où viennent également les folkeux grandiloquents de Loch Lomond.

Puisqu’on parle de pneu, ça sentira sans doute pas mal le caoutchouc brûlé du côté du stoner rock de Tweak Bird, tandis que le post-punk sera également à l’honneur avec Rank (Lyon) et les Lillois de Shiko Shiko (venus sans Roberta). Rayon bizarrerie, comment ne pas citer l’ambient obsédante de Sunny Dunes, l’une des curiosités d’un événement dont on ne peut lister tous les protagonistes et qui se clôturera (exceptionnellement au Marché Gare) avec, notamment, les Franco-Israéliens de Winter Family, splendide projet de folk expérimentale conciliant douceur absolue et amour vache façon Velvet.

Bref, un festival pour auditeurs avertis – qui en valent deux comme chacun sait. Mais, puisqu’on vient de vous avertir, au fond, c’est désormais un événement pour tous.

Plug & Play Festival. Du 12 au 27 février, au Kraspek Myzik (Lyon 1er) et au Marché Gare (Lyon 2e, soirée de clôture).

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