Discipline présente depuis les Jeux olympiques antiques, la lutte est menacée de disparaître de la liste des 26 sports programmés pour les JO de 2020. Ainsi en a décidé la commission exécutive du Comité international olympique (CIO), réunie mardi 12 février. Au club de lutte de Lyon St-Priest, Gilbert Jacomelli, le président est stupéfait. Mais il compte bien réagir.
Lyon Capitale : Comment avez-vous réagi à la décision de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) de retirer la lutte de la liste de programme des Jeux Olympiques de 2020.
Gilbert Jacomelli : J’ai été très surpris. Cette décision est arrivée comme un cheveu sur la soupe. Je l’ai appris comme tout le monde par la presse et Internet, alors même qu’en ce moment la Fédération française de lutte est en train de mettre en place une stratégie de développement de la lutte féminine.
La décision a été prise en fonction de plusieurs critères comme la popularité de la discipline, les coûts d’organisation, l’audience télévisuelle… Compte tenu de ces paramètres, la lutte arrive en fin du classement de la commission…
C’est surtout l’argent qui a fait la différence ! Les JO, maintenant, c’est le business avant tout. La lutte est très peu médiatisée et ne rapporte pas d’argent. C'est pour cela qu'ils veulent la supprimer. Pourtant c’est un sport universel qui existe depuis l'antiquité et qui est présent depuis les premiers Jeux de 1896. C’est aussi le sport de combat le plus pratiqué au monde.
La lutte est donc un sport peu médiatisé mais très populaire ?
La lutte est LE sport national dans beaucoup de pays d’Europe de l’Est ou en Asie. La Russie a remporté 4 médailles aux JO de Londres l’été dernier. Aux États-Unis, il y a 6 millions de licenciés. En France, il y a aussi une tradition importante de lutte. Daniel Robin, un lutteur originaire de Bron a été deux fois médaillé d’argent aux Jeux de Mexico en 1968. Les deux derniers champions, les frères Guénot sont originaires de Chalon-sur-Saône. À St-Priest, nous avons une équipe de division élite et un champion de France, Zoheir El Ouarraque qui est actuellement en stage aux États-Unis pour préparer les prochains Jeux de Rio… Et, au-delà de nos 150 licenciés, nous intervenons chaque semaine auprès de 450 enfants. La décision du CIO peut avoir beaucoup de conséquences pour l'avenir de la lutte.
Tout n’est pas perdu en revanche. Le CIO doit confirmer le programme des JO de 2020, en septembre, lorsque la commission choisira la ville organisatrice entre les trois finalistes, Istanbul, Madrid ou Tokyo. Est-ce que vous allez vous mobiliser ?
On a tous beaucoup de mal à digérer cette annonce mais on ne va pas se laisser faire, c’est certain. La Fédération tarde un peu à réagir mais nous allons bientôt nous réunir. Déjà, au club de Lyon St-Priest nous avons lancé une pétition et nous avons obtenu un peu plus de 1 500 signatures (ici).