Rythmes scolaires : Collomb entre justification et leçon de choses

La réforme sur les rythmes scolaires a une nouvelle fois animé le conseil municipal du 11 mars. Si Gérard Collomb a expliqué dans les grandes lignes son choix d'en reporter l’application, il a surtout adressé un message à ses challengers pour les municipales 2014.

C’est la question du périmètre scolaire (sorte de carte scolaire locale) qui était à l’ordre du jour lundi 11 mars lors du conseil municipal de Lyon. Mais c’est bien de rythmes scolaires dont il a été question. Alors que Gérard Collomb a annoncé dans la presse qu’il ne mettrait en œuvre la réforme de Vincent Peillon qu’à la rentrée 2014, tous les groupes d’opposition ont tenu à dénoncer le "manque de concertation" de l’édile. "Je ne crois pas que les parents d’élèves aient été consultés. Quant aux élus municipaux, n’en parlons pas, mais on sait qu'ils sont pour vous quantité négligeable", a protesté la centriste Fouziya Bouzerda.

Michel Havard, chef de file du groupe Ensemble pour Lyon n’est pas en reste, dénonçant un "cafouillis gouvernemental assez unique". Mais le candidat déclaré aux municipales de 2014 se glisse surtout dans le costume de celui qui pourrait récupérer le dossier à la rentrée 2014. "Comment, à Lyon, arrivez-vous à un surcoût de 5 millions d’euros [bien inférieur à l’estimation réalisée dans d’autres villes comparables, ndlr]", interroge l’élu d’opposition, qui estime qu’il serait "intellectuellement honnête de donner la réalité des chiffres pour ceux qui seront aux affaires le moment venu".

“J'ai pris mes responsabilités”

Une petite pique que ne manque pas de relever Gérard Collomb. Un sourire au coin des lèvres, il livre son analyse à l’adresse de l’opposition municipale : "J’ai senti comme une frustration de votre part. Vous vous êtes dit : S’il avait décidé le contraire, s’il l’avait faite dès 2013, comme on aurait été heureux! Eh bien, c’est raté !"

Et de dérouler son argumentaire. "Vous l’avez dit tout à l’heure, c’est la sixième intervention sur ce sujet. Ce n’est donc pas un dossier sur lequel je me suis penché par hasard. Contrairement à ce que vous pensez, j’écoute beaucoup, les enseignants, les parents, les associations. J’ai observé que, plus il y avait de débat, plus les problématiques étaient intéressantes. Nous la ferons en 2014, car nous ne voulons pas faire une réforme au débotté, mais plutôt nous donner les moyens", a assuré le maire.

Quant à avoir pris la décision seul, Gérard Collomb assume. Il en profite même pour glisser quelques messages personnels : "J’ai pris mes responsabilités. Et nous pouvons revenir sur la notion de responsabilité, qui pourrait en intéresser certains." Se faisant plus cinglant, il lance comme un sermon : "Pour ceux qui aspirent à être à ce siège un jour, cette place nécessite que vous sachiez décider. Si vous ne savez pas, à un moment donné, décider, vous ne pouvez pas être là. Vous ne pouvez même pas être candidat pour être là."