Outre les 49 pesticides interdits qui peuplent nos cours d'eau, on retrouve une 50e substance illicite : le chlorure de choline. Ce "boosteur" de croissance, utilisé dans l'élevage des volailles et des porcs, est prohibé depuis 2004. Les concentrations sont faibles mais constantes... et se diffusent sur tout le territoire.
La liste des substances illicites retrouvées dans nos cours d'eau comporte 49 pesticides interdits... et un invité surprise. Le numéro 50 porte le doux nom de "chlorure de choline". Il s'agit d'un régulateur de croissance, donc lié à l'élevage, quand les autres éléments de la liste établie par l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, sont tous des herbicides (surtout), des insecticides (aussi) et des fongicides (un peu). Donc liés à l'agriculture.
Problème : le chlorure de choline est interdit depuis 2004. Aussi appelé "vitamine B4", il s'agit d'un additif administré aux volailles et aux porcs afin qu'ils grossissent plus rapidement. Cerise sur le gâteau, "il fait baisser le taux de mortalité, ce qui est tout bénéfice pour les éleveurs", précise Yannick Prebay, directeur du Département données et redevances de l'Agence de l'eau.
Faut-il s'en inquiéter ? "Les concentrations sont faibles, bien qu'on retrouve le chlorure de choline de façon diffuse sur tout le territoire." Bref, il y en a peu mais tout le temps et partout... Pourquoi en retrouve-t-on des traces dans nos cours d'eau ? Mystère. "On peut avancer plusieurs hypothèses. Ce chlorure de choline peut provenir des déjections des animaux eux-mêmes. Voire – mais ce n'est qu'une hypothèse – des déchets humains, via la consommation de viandes de volaille et de porc contenant de la vitamine B4."
L'Agence de l'eau connaît peu cette substance précise, car elle ne la suit pas forcément. Elle reçoit néanmoins des données chiffrées à son sujet via les prestataires auxquels elle fait appel pour les prélèvements, et compile ces données dans ses études.