Lyonnais d'origine, ils vivent à New York depuis quelques mois voire plusieurs dizaines d'années. Pourquoi sont-ils partis, que font-ils là-bas, sont-ils nostalgiques des quais du Rhône, comment voient-ils Lyon aujourd'hui... Autour de l'association Les Lyonnais de New York, Lyon Capitale a été à leur rencontre. Quatrième portrait.
“Je me souviens du début des années 1980 à New York, lorsque mon mari ne m’autorisait à me déplacer que dans certains quartiers, et surtout pas à Harlem et dans le sud de Manhattan.” Trente ans plus tard, New York a considérablement changé mais Denise vit toujours dans un duplex situé dans le quartier huppé de l’Upper East Side, à deux pas de Central Park.
Chef d’entreprise
Arrivée en 1978 pour suivre son mari muté, elle s’est retrouvée seule avec ses deux enfants quatre ans plus tard, son conjoint étant rentré en Allemagne pour son travail. En 1981, la Lyonnaise élabore un logiciel de création de marques et a monté sa société, Mark Scope. C’est à elle que l’on doit par exemple les célèbres noms du vaccin prévenant le cancer du col de l’utérus (Gardasil) ou de l’antitermite Terminix.
Lyon, Pivot, les quais du Rhône : elle y pense…
Denise Baumann rentre une fois par an à Lyon, où elle rend notamment visite à sa sœur. Cette ville qu’elle a quittée à 25 ans, d’abord pour l’Allemagne puis pour les États-Unis, elle n’en a que des souvenirs d’enfance et d’adolescence. “J’habitais avenue Foch, près du parc de la Tête-d’Or, juste à côté de Bernard Pivot ! C’est un superbe quartier. Quand je reviens à Lyon, j’adore me balader sur les quais du Rhône. Ça me rappelle de bons souvenirs de quand j’étais lycéenne à Ampère.”
Son fils, Axel Baumann, vainqueur d’un Emmy Award en 2007 pour un documentaire sur un porte-avions américain au Moyen-Orient, habite toujours à New York. Une bonne raison pour Denise Baumann de ne pas quitter les États-Unis. “Un écrivain juif allemand, expatrié aux États-Unis pendant la guerre, avait décidé de revenir à Berlin dans ses dernières années. La dernière phrase de sa biographie disait que, quand on est vieux, il faut retourner où on est né. Alors... j’y pense.”
