Conseil général : après l’insurrection, le temps des punitions

Danielle Chuzeville a décidé de ne pas laisser passer le vote en défaveur de son budget par les élus de sa majorité. Elle vient déjà de retirer à Éric Poncet ses délégations. Mais d’autres sanctions vont tomber, pour d'autres élus.

Danielle Chuzeville a fait sa première victime. Installée depuis le 21 janvier dernier dans le fauteuil de présidente du conseil général, la dame vient de faire preuve d’une grande autorité. "Il va falloir que j’apprenne à dire non", annonçait-elle au moment de son investiture. Elle a en tout cas déjà appris à dire "stop". Et c’est Eric Poncet qui en a fait les frais le premier. L’élu de centre droit, appartenant donc à la majorité, s’est vu privé de sa délégation à l’enfance et à la famille, après avoir voté contre le budget, comme deux autres élus de la majorité. Deux autres encore se sont abstenus. "Je n'ai aucun regret et j’assumerai mes responsabilités en suggérant, tout au long de l'année en cours, les économies et les renoncements nécessaires afin d'éviter une nouvelle augmentation de la fiscalité en 2014, ou le recours à l'endettement", a affirmé Eric Poncet qui, même dépouillé, conserve son titre de vice-président, que seul un vote de l’assemblée aurait permis de le lui retirer.

Professeur Chuzeville reprend du service

Ancienne proviseure de Lycée, Danielle Chuzeville reprend donc ses habitudes en faisant défiler les perturbateurs dans son bureau, pour faire pleuvoir les punitions. Après Eric Poncet déjà au piquet, Dominique Nachury est la prochaine convoquée pour se faire taper sur les doigts. Quant à Pascal Charmot, Christophe Guilloteau, Jean-Jacques David et Michel Thien si la date de leur convocation n’est pas connue, la présidente devrait néanmoins les sanctionner.

À l’origine de leur "fronde" : l’opposition à l’augmentation des impôts locaux. Une augmentation qui malgré un petit soulèvement à droite et au centre droit, est passée sans difficulté grâce à l’abstention des élus socialistes. Et pour cause. L’absence d’opposition sur ce point au Conseil général n’est pas désintéressée.

D’ici quelques temps, le super Grand Lyon verra le jour. Les charges comme les recettes émanant du Grand Lyon comme du Conseil général seront alors partagées à priori au prorata du nombre d’habitants. Autant dire que les socialistes, majoritaires au Grand Lyon avaient tout intérêt à ne pas s’opposer à une hausse des impôts qui ne leur est pas directement imputable, mais dont ils seront bénéficiaires d’ici quelques temps. Entre une opposition un brin concupiscente et une majorité fébrile qui se déchire, la fin de mandat s’annonce donc tendue au conseil général.

(Màj 18h20)

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