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T3 et Grand Stade : le Sytral mélange les coûts

C'est le constat opéré par la justice administrative qui annule la déclaration d'utilité publique de l'extension de T3 jusqu'au Grand Stade.

Deux projets sont en cours sur la ligne de tramway T3. L’un concerne les aménagements pour faciliter l'exploitation commune de T3 et Rhônexpress. L’autre concerne la desserte du Grand Stade”, énonce le site Internet du Sytral, opérant une distinction stricte entre ces deux chantiers intervenant sur une même ligne.

600 mètres de voies nouvelles... et de nouvelles stations

Cette distinction ne va pourtant pas de soi et c'est le tribunal administratif qui le dit, dans sa décision du 10 avril dernier, annulant la déclaration d'utilité publique prononcée par le préfet qui concerne l'extension de T3 jusqu'au Grand Stade. Celle-ci nécessite 600 mètres de voies supplémentaires, débranchées de la station Grand Large (voir plan ci-dessous). Et la construction d'une trémie sous l'avenue Jean-Jaurès permettant le passage supérieur des rames du T3. Mais pour assurer la desserte du Grand Stade, d'autres opérations sont prévues, habilement masquées par le Sytral qui a sous-estimé le coût total du projet.

Pour ne pas pénaliser le fonctionnement normal des lignes T3 et Rhônexpress, le syndicat de transport a organisé la desserte du Grand Stade par la mise en service de “navettes spécifiques partant de Meyzieu Panettes, de la Soie et de Part-Dieu sud” qui assureront des liaisons directes vers le Grand Stade sans s'arrêter dans les stations intermédiaires”. Selon le dossier déposé par l'Olympique lyonnais, 6 000 voyageurs se rendront ainsi au stade depuis les stations Part-Dieu Sud et la Soie et 7 000 depuis la parking des Panettes à Meyzieu.

Pour ce faire, les stations Part-Dieu, la Soie et Meyzieu ZI, terminus de ces navettes, seront reconfigurées, notamment par de “nouveaux quais réservés (…) compte tenu de la nécessité tant de séparer les flux de voyageurs que de faire face à la fréquence particulièrement soutenue des navettes desservant le Grand Stade”. Aménagements qui ne sont pas pris en compte au titre de l'appréciation sommaire des dépenses imputables à l'opération”.

Facilitation de la cohabitation entre T3 et Rhônexpress ?

De son côté, le Sytral a avancé que ces travaux avaient fait l'objet d'une délibération portant sur la facilitation de la cohabitation entre les lignes T3 et Rhônexpress, nécessitant la “création d'une zone de manœuvre à la Part-Dieu sud et la fiabilisation de l'exploitation des services T3, Rhônexpress et T4”. C'est la thèse du deuxième chantier de T3, complètement indépendant des projets de Jean-Michel Aulas. Des arguments qui n'ont pas convaincu la justice qui fait les comptes.

Le débranchement de T3 coûte 33,7 millions d'euros. Et les travaux d'aménagement de la ligne T3 "pour faciliter l'exploitation commune de T3 et de Rhônexpress s'élèvent à environ 19,9 millions d'euros". Or, ces “travaux portent essentiellement sur l'aménagement des quais et des voies dans les trois stations considérées”, imputables directement à la desserte du Grand Stade. Une grande partie de ces 19,9 millions d'euros auraient donc dû être affectée au coût total. Ce surplus excède largement 20 % de l'enveloppe affectée à la desserte du Grand Stade”, conclut le tribunal administratif.

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