Un mois après l’élection du nouveau chef de l’Église catholique, l’archevêque de Lyon revient sur le conclave, les premiers gestes symboliques du pape François et leur amitié. Un grand entretien à lire dans Lyon Capitale-le mensuel de mai. Extrait.
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Lyon Capitale : Personne n’avait prévu que ce serait un homme issu du Nouveau Monde qui deviendrait le nouveau pape. Son élection a créé la surprise mais aussi un enthousiasme très fort… Quel regard portez-vous sur ce nouveau pape ?
C’est une grande joie, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela nous appelle à la conversion. Moi, Barbarin, évêque de Lyon, suis-je bien dans ma mission ? Quand j’agis, les gens voient-ils Jésus ? Le pape François nous réveille. Les pauvres, pour moi, aujourd’hui, ce sont les Roms, les chômeurs, les malades et tant de gens qui souffrent : voilà ceux à qui je suis envoyé. Ensuite, ça change aussi le monde.
Vous, les journalistes, vous dites : “La religion, ça n’intéresse plus personne.” La preuve que non. Pourquoi y avait-il 5 500 journalistes accrédités au Vatican ? Aujourd’hui, on est dans une société laïque, la seule chose qui intéresse, c’est l’argent et le pouvoir. Que la société soit bien organisée, qu’on se batte contre le chômage, contre le terrorisme, pour la paix évidemment. Mais ne dites pas qu’il n’y a que ça qui compte, que la religion n’intéresse plus personne. Ce pape-là touche tout le monde. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le ciel n’est pas fermé. Son élection bouge tout le monde : les gens à l’intérieur de l’Église et ceux de l’extérieur. Pourquoi les gens qui me croisent dans la rue, même des non-chrétiens, me disent “On espère que le pape François viendra à Lyon” ? (…)
Amitié
Philippe Barbarin et le cardinal Bergoglio étaient amis. Cela a-t-il compté dans le vote de l’archevêque de Lyon au conclave ? Leur amitié va-t-elle être transformée par le fait qu’un des deux est désormais pape ?
Message évangélique
Après ses premiers gestes, très symboliques (lavement des pieds de détenus, refus de la pompe vaticane…), va-t-on avec ce pape vers une nouvelle évangélisation ? Remplit-il les églises ? Suscite-t-il déjà des vocations ?
Réforme
Un pape âgé peut-il réformer l’Église, en commençant par la curie ? Ne risque-t-il pas de décevoir ?
Philippe Barbarin répond à toutes ces questions et bien sûr aussi sur la loi qui vient d’être votée en France sur le mariage pour tous, dans Lyon Capitale n°722, en kiosque dès ce vendredi.
Le mensuel est aussi en vente dans notre boutique en ligne.