Lyon Capitale vous propose de mieux découvrir les cinq candidats engagés dans la primaire UMP qui se tiendra le 2 juin pour le premier tour et le 9 juin pour le second. Retrouvez tous les éléments pour vous permettre de juger Myriam Pleynard, l'inconnue de la primaire. Son parcours, son programme et surtout comment ses concurrents la perçoivent.
Mandat(s) actuel(s) : aucun
Anciens mandats : aucun
Son parcours
La surprise de la campagne des primaires. Personne ne l'a vue venir, et pour cause, même à l'UMP, elle était une inconnue, une militante ralliée à la cause il y a à peine un an. Il y a quelques années, elle avait même eu une carte de membre au PS. Aujourd'hui, elle se dit "à gauche de la droite et à droite de la gauche". Elle situe son engagement politique contre Gérard Collomb à la concertation sur l'Hôtel-Dieu. Opposée au projet de la municipalité de céder ce haut lieu de la charité lyonnaise à un promoteur privé, elle s'invite à toutes les réunions de concertation pour faire valoir son point de vue. Jusqu'à aujourd'hui, il s'agit de son principal fait d'armes politique. Un peu court comparé au pedigree politique de ses quatre compétiteurs. "Chacun est ou a été élu depuis une dizaine d'années et malheureusement rares sont les Lyonnais qui les connaissent. Nous avons des éléphants transparents qui occupent beaucoup de place et que personne ne voit", s'est-elle défendue, tout en attaquant les autres, lors du débat organisé par France 3.
Ce qu'elle propose
Hormis sur la gouvernance, où elle prône une démocratie participative plus poussée, le programme de Myriam Pleynard est un brin fouillis. Du Vélo'f (le vélo familial avec porte-bébés) à la boîte aux lettres citoyenne où les Lyonnais mécontents pourront donner leur avis en passant par la transformation de la place Bellecour en "un pont des Arts", ses idées partent dans tous les sens. Difficile de trouver une ligne politique ou une cohérence dans cet ersatz de programme. Pour se défendre face à ces critiques, Myriam Pleynard annonce que son programme sera rédigé par les Lyonnais, une fois que les électeurs de la primaire l'auront désignée comme la candidate de l'UMP.
Sa campagne
Lors des réunions de candidats, Myriam Pleynard a brillé par son absence. Elle n'entretient quasiment aucune relation avec ses rivaux, même si elle trouve sympathiques Michel Havard et Emmanuel Hamelin. Sur le terrain, l'invitée surprise de la primaire n'a pas non plus été très remarquée. Elle aura toutefois fait preuve d'une grande confiance en elle, n'hésitant pas à faire du terrain bien que sans troupes et a bluffé les autres candidats lors des débats télévisés. Plutôt à l'aise, Myriam Pleynard, pour qui il s'agissait d'un baptême du feu, s'est montrée combattive, n'ayant pas peur de tenir tête à Georges Fenech, un candidat que tous craignaient lors de ces exercices télévisés.
Ce que les autres pensent de son programme
"Elle n'a pas de programme", tranchent plusieurs concurrents.
Ce que les autres pensent d'elle
Un des candidats lui a trouvé un sobriquet : "Chantal Goya". "Elle a un grain, elle est un peu folle", renchérit un autre. C'est palpable lors des deux débats télévisés : ses concurrents l'observent avec étonnement, ne l'ayant jamais vue avant. D'où diable sort-elle ? "Elle se défend avec ses petites armes, elle met de l'ambiance dans cette campagne", commente avec condescendance un candidat. "Pour une femme qui n'est pas habituée aux médias, je l'ai trouvée très à l'aise lors des débats. elle ne s'est pas laissée impressionner par Berra ou Fenech", souligne un proche de Michel Havard. Son aplomb, son bagout, son aisance devant les caméras ont épaté.
Les uns et les autres sont cependant moins conciliants depuis qu'elle les a traités d'éléphants. "C'est une comédienne, une usurpatrice", affirme un militant UMP. Ayant été proche du PS en 2009, Myriam Pleynard serait envoyée par Gérard Collomb pour discréditer la primaire UMP, selon la rumeur. Ce qui, au regard des critiques virulentes de l'intéressée contre le maire sortant, paraît peu crédible. Il n'empêche : "Je ne la mettrai pas sur ma liste si je gagne. Ses idées sont trop éloignée de la droite", glisse un candidat.
Sa chance
Inconnue des militants et novice en politique, Myriam Pleynard n'a pas profité d'une campagne à moindre coût pour refaire son retard. En notoriété, le sondage UMP a montré toutes les limites d'une candidature militante (4 % des Lyonnais connaissaient Myriam Pleynard). Le verdict des urnes devrait en apporter la confirmation. "Si un candidat arrive derrière elle, il doit prendre sa retraite sur-le-champ", s'amuse le directeur de campagne de l'un des candidats. Sa seule chance d'éviter la dernière place est endogène : une faible participation cumulée à un afflux massif de militants socialistes pourrait gonfler son score. Quelques hommes de main qui ont fait leurs preuves lors des législatives pour Thierry Braillard s'amusent à raconter qu'ils voteront pour Myriam Pleynard.
C'est certain que si elle suit les méthodes de Thierry Braillard elle pourrait même être élue maire de Lyon...