Le rapport de la chambre régionale des comptes s'inquiète de charges de remboursement d'emprunts lourdes, d'autant que les montants d'investissements pourraient doubler entre 2012 et 2017. Le document pointe aussi des maladresses sur les marchés publics.
Après Vénissieux, Pierre-Bénite et Brignais, la chambre régionale des comptes a épluché les comptes de Vaulx-en-Velin, sur la période 2005/2011. Une ville qui souffre de rentrées fiscales faibles : la part des foyers imposables y est de 37%, contre 55% en moyenne dans le Rhône. De ce fait, la commune pâtit de "bases nettes d'imposition par habitant sensiblement inférieures" à la moyenne des villes de même taille. Parmi les autres causes de ressources manquantes, l'avarice du Grand Lyon : la dotation de solidarité communautaire s'établit à 29 euros par habitant - voilà qui place Vaulx-en-Velin à la 16e place sur 58 alors que "le niveau de service à rendre et le besoin d'équipements y sont très probablement plus importants que dans la très grande majorité des autres communes".
Vers une cure d'austérité ?
Par contraste, la chambre met en garde contre les niveaux de dépenses d'investissement qui devraient quasiment doubler entre 2012 et 2017. Vaulx-en-Velin investit notamment dans un centre aquatique et en un pôle d'astronomie et de culture spatiale. "Cette programmation n'est pas entièrement compatible avec les capacités financières de la commune", estiment les magistrats qui pensent qu'elle "aura des répercutions sur la section de fonctionnement du budget communal". Supportant une dette - et donc des remboursements - trop lourds, la Ville devra s'astreindre à une cure de rigueur, d'autant que ces nouveaux équipements généreront des charges supplémentaires de personnels. Un avertissement à laquelle la Ville a répondu, faisant valoir que le montant annuel des dépenses d'investissement a été ramené de 22,56 millions d'euros à 20,8 millions d'euros en 2012 et que certaines économies ont été réalisées - le nombre de salariés affectés au pôle d'astronomie a par exemple été diminué de quatre personnes par rapport aux prévisions.
Sera-ce suffisant ? La chambre tire la sonnette d'alarme. La capacité d'autofinancement de la commune est faible, en moyenne de 18% des dépenses d'équipement. Et le taux d'endettement, en hausse, représente 80% des recettes en 2010 contre moins de 73% pour les communes de taille comparable. Au final, la commune mettrait 11 ans pour rembourser sa dette si elle n'investissait plus, "soit un niveau proche de ce qui est généralement considéré comme le niveau maximal, sous peine de risquer de porter atteinte à la solvabilité de la collectivité". En revanche, la ville n'a pas contracté d'emprunts toxiques.
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Les analyses des cours des comptes sont toujours intéressantes. En fait, il faudrait que les équipements exceptionnels de Vaulx-Velin soit de dimension et de financement grand-lyonnais et non pas seulement municipaux.