Georges Fenech, député (UMP) du Rhône, a obtenu la nouvelle audition de Jérôme Cahuzac qu’il réclamait, la jugeant “indispensable”. Mais la commission n’a pas retenu sa demande pour ce qui est du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. La totalité des parlementaires socialistes ont voté contre le principe de son audition.
L’ancien ministre sera donc de nouveau auditionné la semaine prochaine par la commission d’enquête. Il sera questionné au sujet de la fameuse réunion du 16 janvier dernier à l’Élysée.
Rencontre à quatre à l’Élysée
La tenue de cette réunion a été dévoilée par la journaliste du Point Charlotte Chaffanjon, dans son son ouvrage consacré à l’affaire*. Cette rencontre à quatre entre le président, le Premier ministre, Pierre Moscovisci et Jérôme Cahuzac avait permis au ministre de l’Économie d’informer le chef de l’État de la possibilité d’utiliser la procédure d’entraide administrative avec la Suisse et de déterminer ainsi si, oui ou non, le ministre du Budget détenait un compte. Ce mardi, lors de son audition, Pierre Moscovici a confirmé cet élément nouveau.
Seulement voilà, Jérôme Cahuzac a toujours nié avoir été informé d’une telle procédure. “M. Pierre Moscovici ne m’a jamais informé de cette procédure. A fortiori, il ne m’a pas communiqué les termes de la demande formulée par l’administration française à son homologue helvétique”, avait déclaré le ministre démissionnaire devant la commission lors de sa première audition.
“Nous n’irons pas au bout de nos investigations”
En revanche, l’audition de Jean-Marc Ayrault a été refusée. “C’est une erreur”, nous confie Georges Fenech. “Le Premier ministre est un acteur important, comme chef du gouvernement. Nous ne pourrons pas aller au bout de nos investigations”, déplore-t-il.
Le député du Rhône aurait souhaité l’interroger sur l’attitude de Jérôme Cahuzac et sur les propos tenus lors de cette réunion, afin de savoir qui a pris réellement la décision d’interroger la banque suisse.
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* Jérôme Cahuzac, les yeux dans les yeux, éd. Plon, juillet 2013.