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©Lou Vandelle

Demandeurs d’asile à Lyon 2e : vers une solution ?

Depuis le 1er juillet dernier, 150 demandeurs d’asile ont pris place sous le pont de l’autoroute A7, après avoir vécu de longs mois place Carnot. En situation régulière, ils ont déposé une demande de droit d’asile auprès de l’Ofpra.

Ils avaient été délogés à quelques mètres de là pour permettre au maire de Lyon d’inaugurer sans encombre le début des travaux de la gare de Perrache. Auparavant, ils étaient installés place Carnot. À présent, cinquante tentes sont installées sous le pont de l’autoroute du Soleil. La plupart des occupants sont originaires d’Albanie ou du Kosovo, en situation régulière en France. Ils ont tous déposé une demande d’asile auprès de l’Ofpra, l’établissement public en charge d’accorder la demande. “Nous sommes en France depuis 2011”, témoigne l’un des Albanais, Toni.

On était en train de laisser mourir le quartier”

Outre les associations, les premiers alertés sur les errements de ces populations sont les riverains. Joëlle Benoit, présidente de l’association “Protégeons la place Carnot” estime qu’il fallait agir : “La situation n’était pas décente pour les gens qui dormaient là comme les habitants. Les mamans et leurs enfants avaient déserté la place. Les commerçants n’en pouvaient plus et on était en train de laisser mourir un quartier.” Néanmoins, la présidente, refusant toute récupération politique de l’association, reste attentive à la suite des événements : “Les personnes ont juste été repoussées plus loin. De notre côté, nous demandions à ce qu’on trouve des solutions pour qu’elles soient relogées ailleurs dans de bonnes conditions.”

La Préfecture observe attentivement le dossier

La Préfecture nous assure que la situation est attentivement étudiée. De son côté, l’association Médecins du monde, qui avait envoyé une lettre ouverte au préfet mercredi dernier, affirme avoir été entendue : une réunion à ce sujet s’est déroulée en fin de semaine dernière. “Une solution va voir rapidement le jour, avance Paola Baril, chargée de mission auprès de l’association. Nous souhaitons surtout que les personnes les plus vulnérables, comme les enfants ou les femmes enceintes, soient rapidement relogées.”

En effet, le rôle de l’État, en matière de droit d’asile, est d’assurer un relogement ou bien de donner une somme d’argent en attendant une réponse de l’Ofpra. “Le dossier est en cours”, nous affirme-t-on à la préfecture.

Vers une réforme du système d’asile

Actuellement en France, l’examen d’une demande à l’Ofpra peut durer de un an à un an et demi. Un délai jugé trop long par le ministre de l’Intérieur. Manuel Valls avait annoncé début mai son souhait de réformer le système d’asile. Un comité piloté notamment par le député Jean-Louis Touraine a été mis en place, ses premières conclusions seront apportées au mois d’octobre. Depuis plusieurs années, la France enregistre une hausse continue des demandes d’asile, avec plus de 61 000 en 2012, soit 7,2 % d’augmentation par rapport à l’année précédente. La plupart des demandes proviennent des Balkans.

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