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Musée des Confluences : “Ce sera un palais encyclopédique”

En guise d’ouverture de la séance du conseil général du vendredi 19 juillet, Hélène Lafont-Couturier, directrice du musée des Confluences, a présenté le projet qui habitera le bâtiment actuellement en cours de construction à la pointe de la Presqu’île (ouverture prévue fin 2014).

C’est l’année prochaine que le musée des Confluences accueillera ses premiers visiteurs. L’édifice n’est aujourd’hui qu’un gigantesque squelette de métal qu’on peut apercevoir au loin depuis les berges, attirant la curiosité des Lyonnais : mais qu’y aura-t-il donc dans cet immense bâtiment ? Eh bien voilà, la question du contenu a été abordée ce vendredi au conseil général. Le défi d’Hélène Lafont-Couturier : une demi-heure, montre en main, pour exposer le concept culturel du musée.

1 million d’objets

Un million, c’est le nombre d’objets d’art et de curiosité qui sont conservés à Lyon depuis des siècles et qui n’ont jamais été montrés au grand public. Les 21 000 mètres carrés du futur musée sont conçus comme une réponse à cet étonnant trésor caché. Car ce sont ces objets, issus de prestigieuses collections lyonnaises, qui servent de fondement au projet d’exposition du musée. Parmi celles-ci, les collections des frères Monconys et la collection Émile Guimet, auxquelles seront consacrées les deux expositions inaugurales. À partir de la valorisation de ce patrimoine lyonnais, le musée est destiné à être “un palais encyclopédique, un grand cabinet de curiosité”, à l’image de ce que les frères Monconys avaient voulu composer au XVIIe siècle en récoltant, au cours de leurs voyages, des préciosités en tout genre.

Maîtres de curiosité

Gaspard et Balthasar Monconys, prévôt des marchands pour l’un, diplomate pour l’autre, eurent l’occasion de récolter toutes sortes de bibelots grâce à l’ancrage social de leur profession et à leurs voyages. Balthasar devint même un collecteur passionné et rapporta des médailles de Florence et même un crocodile d’Égypte pour compléter le travail de conservation de son frère. Au total, pierres, statues, peintures, insectes et petits animaux, de provenances diverses.

Quant à Émile Guimet, grand industriel du XIXe siècle, il entreprit de faire le tour du monde après s’être adonné à une collection de sarcophages, de papyrus et de momies. Il fut particulièrement marqué par l’héritage antique, par la Chine et par le Japon.

“Un concept culturel”

Des accessoires inuits, des papillons ou encore des fossiles, et surtout deux squelettes de dinosaures dont l’immense camarasaurus de 14 mètres de long acquis récemment… Que de préciosités ! Bien. Mais quand même, c’est aussi un véritable fatras d’objets. Comment répartir ce fouillis de richesses dans un musée ? Les initiateurs du projet semblent conscients de la difficulté : pour Jean-Jacques Pignard, vice-président du conseil régional chargé de la culture, il ne faudrait pas se contenter d’exposer les collections, car “le musée doit et veut répondre à un vrai concept culturel”. Il s’organisera donc en deux parties : une exposition permanente, agencée selon quatre thématiques, occupera le deuxième étage, le reste de l’espace devant être consacré à des expositions se succédant au fil des saisons. En se promenant, le spectateur explorerait ni plus ni moins que le vaste sujet de la vie. De l’apparition de cette dernière (“Origines”) à la mort (“Éternités”) en passant par l’évolution des espèces (“Espèces”) et la naissance des sociétés (“Sociétés”), le sujet de la création vitale serait passé au crible par la rencontre des recherches scientifiques et de l’art. “Nous avons par exemple une collection d’objets aborigènes qui nous proposent un récit de création”, a explicité la directrice. Les sujets des expositions temporaires auraient aussi pour utilité de donner aux collections une cohérence et une perspective d’approche : “Innovation et progrès” pour la saison 2015, “Le corps” pour la saison 2016, et “L’Imaginaire” pour 2017.

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