En compilant les données de l'Urssaf, Le Monde dresse la carte de France des territoires sinistrés par la crise. En Rhône-Alpes, certains secteurs géographiques ont particulièrement dévissé, mais le taux de chômage n’y excède pas la moyenne nationale. Lyon a créé plus d’emplois qu’il n’en a détruit, mais selon un rythme inférieur à d’autres métropoles françaises.
Nous ne sommes pas égaux devant la crise. Hommes, femmes, jeunes, âgés, diplômés ou sans qualification n'ont pas vécu les mêmes années écoulées. L'étude du Monde qui repose sur les données de l'Urssaf entre 2008 et 2012 montre que tout un chacun n'était pas confronté au même risque de chômage selon son lieu de domiciliation ; loin de là. Quoi de commun entre Nemours (Seine-et-Marne) où 14 % des emplois ont été détruits sur la période et Sartène-Propriano (Corse-du-Sud) où 20 % de postes ont été créés ? Certes, ces tendances n'invalident pas les situations au long cours : par exemple, à Nemours, le taux de chômage, bien qu'en forte hausse, reste bas (8,6 %) au regard des statistiques nationales.
Saint-Etienne dans le rouge
Lyon ne s'en tire pas trop mal, avec une hausse de 1,06 % du nombre d'emplois. Le taux de chômage s'y établit à 9,4 % au 4e trimestre 2012. Le taux de création d'emplois est cependant inférieur à celui de Toulouse, Nantes et Bordeaux, au taux supérieur à 3 %. Les territoires proches font preuve aussi de résilience : Ambérieu (+2,41 % d'emplois, un taux de chômage de 7,8 %), Bourgoin (-0,38 % / 9,6 %), Vienne/Roussillon (-1,2 % / 9,2 %). A Villefranche, 2,54 % des emplois ont été détruits, mais le taux de chômage est particulièrement bas (7,2 %). A l'échelle régionale, Grenoble accuse aussi une tendance néfaste, mais une situation globale enviable (-2,68 % d'emplois, un taux de chômage de 8,3 %). Saint-Etienne en revanche s'enfonce : -3,94 % d'emplois, un taux de chômage de 10,2 %.
Le Monde note que ce sont les régions industrielles qui ont le plus souffert au cours de ces dernières années. Et c'est particulièrement vrai dans la région : même si leur taux de chômage reste bas ou dans la moyenne nationale, Oyonnax (-9,33 %) et la vallée de l'Arve (-10,2 %) ont été particulièrement frappés par la crise.
Sont ce tous les chômeurs qui sont pris en compte, ou seulement ceux de catégorie-A ? Il y a des zones où il y a beaucoup de petits emplois, à qq heures de travail par semaine ; cela pourrait être trompeur à mettre dans les statistiques…