Pour ses 100 ans en 2014, Interpol serait un candidat sérieux à l’obtention du prix Nobel de la paix. C’est l’affirmation d’un média californien et d’un ancien ministre libanais, qui semblent ignorer la longue liste de conflits d’intérêts révélée par Lyon Capitale.
L’information s’affiche fièrement à la une du site Internet d’Interpol : “Un ancien ministre et leader international soutient une nomination d’Interpol au prix Nobel de la paix.” La page renvoie à un article du Weekly Valley Vantage, un hebdomadaire local de la San Fernando Valley (Californie) aux États-Unis. Le journal cite Elias Murr, ancien ministre de l’Intérieur et de la Défense du Liban, comme soutien d’Interpol pour le prix Nobel en 2014, année du centenaire de l’organisation mondiale de police.
Dans un article élogieux, digne d’une recommandation à la Légion d’honneur, le journal évoque la carrière de Ronald Noble, secrétaire général de l’organisation. Diplômé de Stanford, procureur, puis sous-secrétaire d’État au Trésor, en charge des services secrets ou encore du bureau de l’alcool, du tabac et des armes à feu. L’hebdomadaire dresse une comparaison avec Oprah Winfrey, Jay-Z, LeBron James, Beyonce ou Denzel Wasington, ces “Afro-Américains qui ont eu un destin exceptionnel, de la gloire et de l’influence”.
Le journal californien cite pêle-mêle des déclarations de Ronald Reagan ou de Nelson Mandela sur Interpol, publie des photos de Ronald Noble avec le pape Benoît XVI ou avec Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu. Avant d’expliquer que plusieurs leaders internationaux soutiennent une nomination d’Interpol au prix Nobel de la paix. Sans citer aucun nom, à part celui d’Elias Murr, ancien ministre libanais.
Lyon Capitale a révélé en juin une série de conflits d’intérêts qui touchent l’organisation mondiale de police, qui compte aujourd’hui parmi ses principaux financeurs les lobbys du tabac, du médicament ou la Fifa (à lire ici).