Berges du Rhône : des bus sur la piste cyclable

Cela fait maintenant plus de trois mois que La ville à vélo fait entendre ses plaintes et donne à voir les photos des berges du Rhône encombrées par les poids lourds, les cars et les taxis. Cette association, porte-parole des cyclistes de Lyon, dénonce le non-respect de la "voie verte", piste cyclable des quais, par les véhicules qui desservent les péniches. La mairie affirme avoir pris des mesures pour préserver cet espace des stationnements gênants.

"L'aménagement de Gérard Collomb est mort !", avait fustigé la Ville à vélo sur Twitter, pour attirer l'attention de la mairie. Depuis le mois de mai, l'association porte-parole des cyclistes à Lyon et tous ses adhérents se sont activés pour publier témoignages et clichés des véhicules lourds encombrant l'espace des berges du Rhône, en bas des quais Victor Augagneur et Claude Bernard. Ces berges sont piétonnes, et le stationnement, qui concerne pour l'essentiel l'avitaillement des péniches, n'est autorisé que de 6h à 11h30, pour une durée limitée à 1h30. Un règlement qui selon La ville à vélo n'était pas respecté. "Les poids lourds de plus de 3t qui faisaient leurs manoeuvres sur les berges représentaient un vrai danger pour les cyclistes", raconte le président de l'association, Nicolas Ighersheim.

Si la mairie leur a donné réponse en juillet seulement, elle affirme avoir tenu compte du problème dès les premières réclamations. "Du 27 mai dernier à ce jour, des contrôles ont été effectués à l'occasion desquels plusieurs chauffeurs de poids lourds et de cars ont fait l'objet d'injonctions", peut-on lire dans la lettre de réponse à l'association. La persistance du problème aurait conduit la ville de Lyon à attirer l'attention de la police sur l'arrêté Municipal qui décrit précisément la réglementation concernant l'accès des véhicules sur les bas-ports.

Plus de poids lourds, mais...

Selon l'association, à l'heure qu'il est, le problème ne se pose plus. Mais l'organisme comme la mairie n'en concluent rien, jugeant ce calme trop peu significatif. "Non, il n'y a plus de camions, de cars, de taxis sur les berges, mais je ne suis pas sûr que ce soit dû aux mesures de la mairie : on est en août ! Nous verrons à la rentrée, en septembre", s'explique le président de La Ville à vélo. Et la mairie de renchérir : "En cette période de sous-activité, le calme ne veut rien dire". Décidément, août n'est pas le mois des jugements fermes et des conclusions définitives.

Des injonctions, pas de verbalisation

Dans sa réponse à l'association, la mairie de Lyon s'engage à aller plus loin dans la répression s'il s'avère que le problème des stationnements gênants perdure. "Des mesures plus contraignantes seraient prises par le maire de Lyon, pouvant aller jusqu'à l'interdiction d'accès aux bas-ports à tous véhicules desservant ces navires". Pour l'instant, la Ville se contente de simples rappels et de contrôles de police, ponctués "d'injonctions". Cela suffira-t-il ? Nicolas Ighersheim partage ses réserves : "On peut noter que la mairie n'évoque pas le recours à la contravention mais se contente d'injonctions", relève l'homme qui ironise "L'automobile est sacrée à Lyon !"

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