En attendant la rentrée littéraire, chaque samedi depuis le 27 juillet Lyon Capitale vous a proposé une lecture d’été. Pour cette dernière semaine, la gigantesque fresque d’un auteur roumain iconoclaste.
Si l’engagement politique de l’écrivain roumain Eugen Barbu, qui soutint notamment Ceausescu, est très discutable, la puissance de son œuvre littéraire ne souffre en revanche aucune contestation. Ainsi Le Grand Dépotoir, récemment – et remarquablement – traduit en français par Laure Hinckel, témoigne d’un talent iconoclaste, d’une inventivité verbale et d’une verve outrancière qui l’ont fait souvent comparer à Céline.
Cette gigantesque fresque retrace la vie de multiples personnages installés tout près d’une immense décharge, aux confins de Bucarest. Bandits de grand chemin, commerçants peu scrupuleux, colporteurs et cheminots s’y côtoient dans une ambiance où alternent joie exubérante et sanglants règlements de comptes. Entre beuveries, fêtes délirantes, noces et funérailles, arnaques et vols à main armée, leur seul but est d’échapper à la dèche qui les poursuit. Dans un style gorgé de vie, aussi acerbe que bouleversant, Barbu brosse à traits vigoureux les épisodes marquants de leurs destins misérables. On est littéralement empoigné par la force du tableau et des personnages qui s’y déploient sous nos yeux.
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Eugen Barbu – Le Grand Dépotoir – Denoël
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