Décines: un Fils de Butte joue la résistance dans un arbre

Après le début de l'évacuation du camp d'opposants ce mardi matin, un homme continuait sa résistance mardi après-midi dans un arbre. Jérôme Sturla, le maire de Décines confirme que l'arrivée de Roms dernièrement dans le camp a "provoqué un émoi supplémentaire du côté des riverains".

Après l'évacuation du village des Fils de butte entreprise ce mardi matin à Décines, plusieurs tractopelles procèdent désormais à sa destruction. Installés depuis le mois d'avril 2012, les Fils de butte avaient créé une ZAD (zone à défendre), qu'ils occupaient en protestation à la construction du Grand Stade.

En milieu d'après-midi, seul un "zadiste" restait sur les lieux, posté dans un arbre et refusant de descendre, selon un de ses camarades. Les autres sont en bas de la butte, devant l'église St Pierre, les CRS leur empêchant tout accès à la zone.

Parmi eux, Farid se désole de voir les forces de l'ordre "détruire ce qu'on a mis un an et demi à construire". Présent depuis ce matin, il explique : "dix camions de CRS ont été déployés et l'un de nos amis est en ce moment en garde à vue".

"Cette expulsion était prévue. Les militants anti-stade occupent illégalement ce terrain depuis un an et demi et sont expulsables depuis le 30 avril", rappelle Jérôme Sturla, maire de Décines.

Lundi matin, un huissier était venu leur signifier "une expulsion sans délai". Pour Cyril, autre membre des Fils de butte, ces derniers n'ont pas eu le temps de réagir ni de s'organiser. "J'ai encore du matériel sur place, une remorque, de l'outillage... Je ne sais pas comment je vais pouvoir le récupérer. Ce n'est pas grand-chose, mais pour certains c'est beaucoup".

"Pas de Roms à Décines"

Il regrette également la réaction des riverains à l'arrivée des trois familles Roms la semaine dernière. "Les habitants se font voler leurs terres et ils ne disent rien. Par contre, ils se mobilisent dès qu'ils voient des Roms".

Une arrivée qui, selon lui, a fortement précipité leur expulsion. Version confirmée par Jérôme Sturla. "L'arrivée des familles Roms a provoqué un émoi supplémentaire auprès des riverains, craignant que Décines ne se substitue à Vaulx-en-Velin. Il est hors de question que Décines accueille un camp de Roms, donc nous avons lancé la procédure d'expulsion".

Malgré tout, Cyril ne regrette pas d'avoir accueilli ces familles, expulsées du camp de Vaulx-en-Velin à la fin du mois d'août. "On ne vote pas entre nous. Les décisions se font plutôt sur un coup de cœur et on en discute après. Mais pour moi ce n'était pas une mauvaise décision. Il fallait voir la misère dans laquelle ils étaient".

Après la destruction du village, les services municipaux se chargeront d'en barricader l'accès, afin d'éviter toute réinstallation.

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