La réforme constitutionnelle de l’an 2000 a réduit le septennat présidentiel à un mandat de cinq ans, faisant du temps politique une peau de chagrin.
18 mois de campagne (primaires comprises), 6 mois d’état de grâce, de congratulations et d’autosatisfaction : il ne reste que trois années d’actions molles pour tenir compte des élections intermédiaires – municipales, départementales, régionales, européennes.
La politique n’est plus qu’élections, alliances, combats de chefs au pluriel, car il y a autant de combats que de familles et de sous-familles politiques, avec autant de chefs potentiels : Mélenchon, Aubry, Hollande, Valls, Montebourg, Royal, Fillon, Copé, Sarkozy, Bertrand, Borloo, Bayrou, Juppé, Le Pen… On en oublie certainement.
D’où une avalanche de déclarations, mais curieusement aussi – ceci dit, il doit y avoir un lien – une absence de programmes ou de corpus politique en tout cas réalistes, sérieux, crédibles. La politique n’est plus qu’élections et sous-élections, avec leurs cortèges d’images, d’apparences et de postures avec derrière les postes, les places, les prébendes qu’on se dispute, qu’on se répartit, qu’on s’échange entre gens, en définitive, du même monde, du même cercle. Attention, c’est ainsi que meurent les démocraties.