Mardi 23 septembre, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) présentait un projet « unique en Europe » visant à accroître la compétitivité et la rentabilité de l'hydroélectricité pour les barrages de basse chute*.
L'enjeu : « améliorer le rendement de 1 à 2% sur nos (19, ndlr) barrages » explique Mattia Scotti, chef du bureau hydraulique de la CNR. Et 1% de gain sur le Rhône, c'est 150 mégawatts soit l'équivalent de 75 mégawatts d'éolienne pendant un an.
Le projet PENELOP 2, développé dans le cadre du pôle de compétitivité rhônalpin Tennerdis, a mis sur pied un modèle physique réduit du barrage de Vaugris, à 30 kilomètres de Lyon, au 1/30e afin de reproduire exactement les mêmes phénomènes mesurés sur site. Partant de là, des modifications pourront être apportées aux barrages hydroélectriques pour rendre les barrages de basse chute – qui représentent la part principale de production électrique en France - plus compétitifs et rentables.
Contexte d'ouverture à la concurrence
La présentation du projet intervient dans un contexte tendu qu'est celui de l'ouverture à la concurrence de 20% des barrages français. Le 21 juin dernier, la Cour des comptes déplorait le manque à gagner pour les finances publiques qu'entraînaient les retards pour le renouvellement des concessions hydroélectriques françaises (340 millions d'euros selon la Cour). Mardi 17 septembre, la mission d'information sur l'hydroélectricité de l'Assemblée nationale maintenait son hostilité à ce que d'autres opérateurs qu'EDF et GDF-Suez (via ses filiales la Compagnie nationale du Rhône et la Société hydraulique du Midi), pour l'essentiel étrangers, entrent dans le capital de grands barrages tricolores. Sujet sur lequel le gouvernement devrait se prononcer d'ici la fin du mois.
* les barrages de basse chute, situés sur les fleuves et les rivières, utilisent un débit d'eau très important et non la hauteur de chute d'eau qui est faible.