Dar Nour

Rock the Kasbah : les Nuits sonores s’exportent à Tanger

Les Nuits sonores s’envolent, du 3 au 6 octobre, pour Tanger, de l’autre côté de la Méditerranée. L’occasion était trop belle de passer un coup de fil à Jean-Olivier Arfeuillère et Philippe Chaslot, fondateurs de Lyon Capitale, aujourd’hui à la tête du Dar Nour, la plus délicieuse maison d’hôtes de Tanger.

Lyon Capitale : Les Nuits sonores qui déposent leurs platines à Tanger début octobre, quel effet ça fait, vu du Dar Nour ?

Philippe et Jean-Olivier : Nous avions été emballés, il y a maintenant onze ans, par le projet des Nuits sonores à Lyon, et Lyon Capitale l’avait soutenu avec un enthousiasme incroyable. Aujourd’hui, voir Vincent Carry et toute sa bande débarquer dans la baie de Tanger est une preuve supplémentaire que les amitiés et les courants artistiques se foutent complètement des kilomètres et des mers. Il suffit d’avoir l’envie... et le bonheur est possible.

Après les déambulations littéraires de Burroughs, Ginsberg, Kerouac, Bowles, musicales des Stones qui y enregistrèrent Continental Drift (la dérive des continents), ça va balancer dans la Kasbah ?

Oui, ça va même trembler ! La jeunesse marocaine adore faire la fête, et ce mixage franco-marocain va, j’en suis sûr, réveiller la ville au sens propre comme au figuré. Les Nuits sonores seront j’espère les dignes héritiers de toute cette Beat Generation qui avait trouvé à Tanger un bout de paradis coincé entre Méditerranée et Atlantique.

Quel accueil les Tangérois réservent-ils aux Nuits sonores ?

Incroyable ! C’est un merveilleux cadeau pour toute cette jeunesse extrêmement contrainte par la vie sociale et économique et qui rêve, elle aussi, de s’éclater.

Qu’est-ce que Tanger peut espérer des Nuits sonores ?

Tanger est une ville mythique où les plus grands artistes du XXe siècle ont posé leurs bagages (Matisse, Francis Bacon, les Rolling Stones, Liz Taylor, les Beatles, Jean Genet...). C’est impossible d’en faire la liste ! Ils sont presque tous passés dans la Kasbah et ont été envoûtés. Mais aujourd’hui Tanger, qui connaît un réveil économique stupéfiant, manque d’une relève culturelle. J’espère que les Nuits sonores seront le nouveau rendez-vous des artistes du XXIe siècle... pour que la légende de Tanger continue.

Endormi durant des décennies, Tanger semble s’être réveillé au début des années 2000. Pierre Bergé, pour ne citer que lui, a repris la mythique librairie des Colonnes. Est-ce la renaissance de la ville ?

Oui, sous l’impulsion de Mohamed VI, Tanger vit une renaissance spectaculaire et renoue avec un passé prestigieux. Il s’agit ni plus ni moins de créer le point de contact privilégié entre l’Afrique et l’Europe. C’est une ambition forte qui se traduit tous les jours par de nouveaux projets et qui dynamise les énergies. Comme celle de Pierre Bergé qui revendique de plus en plus fort son amour pour Tanger. D’ailleurs, avec sa fondation Majorelle, il est partenaire des Nuits sonores. Très beau signe de confiance et d’encouragement de la part d’un homme qui aime et connaît très bien le Maroc.

“Parmi tous ceux qui ont parlé de la ville, beaucoup ne l’ont vue qu’à travers leurs chimères”, a écrit l’écrivain tangérois Mohammed Choukri. Vous qui êtes partis de Lyon pour Tanger, il y a six ans, comment ressentez-vous la ville en 2013 ?

C’est très enthousiasmant et stimulant de vivre dans une ville qui grandit à vue d’œil. Aujourd’hui, nous aimons Tanger comme nous avons aimé Lyon, avec la même volonté de participer à sa “movida”. Le tout neuf Tanger-Med est en passe de devenir le premier port de la Méditerranée, des routes et des jardins sont inaugurés tous les jours, le TGV est sur les rails, un port de plaisance est en construction, les hôtels s’inaugurent presque chaque semaine, tout cela dans un tourbillon qui fait encore penser que le développement économique porte de nombreuses vertus et quelques déconvenues. Désormais, des jeunes viennent du fin fond du Maroc pour tenter leur chance à Tanger. Les Nuits sonores, à leur manière, vont accompagner cet essor et apporter un élan artistique qui manque encore à cette ville.

J’ai vu, sur la programmation des Nuits sonores Tanger, que Le Salon Bleu, le salon de thé-restaurant du Dar Nour, sera l’un des lieux d’accueil forts du festival. Que va-t-il s’y passer au juste ?

Nous avons proposé aux Nuits sonores d’investir notre café-restaurant et notre maison d’hôtes pour en faire le cœur de festival avec le musée de la Kasbah. Nous sommes tellement fiers que la région Rhône-Alpes et Lyon viennent poser le pied sur cette terre mythique que nous allons tout faire pour que ce soit un grand succès !

Et sur les terrasses du Dar Nour, avec vue plongeante sur la baie de Tanger, vous avez imaginé des Nuits sonores off ?

Qu’est-ce que vous imaginez ? Qu’on va laisser passer une occasion de faire la fête ? Tous les artistes seront logés dans notre maison, alors je compte sur eux pour faire le “in” et ensuite le “off ” sur les terrasses et ceux qui veulent venir nous rejoindre sont les bienvenus...

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Nuits sonores Tanger. Du 3 au 6 octobre. Informations pratiques sur le site du festival.

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