Dans le monde, ces cinquante dernières années, les ruptures de barrages ont fait près de 45 000 morts. EDF, le principal concessionnaire en France, ne pipe pourtant pas mot sur l’état sanitaire des ouvrages français. L’enquête de Lyon Capitale-le mensuel d’octobre. Extraits.
“EDF est consciente que son patrimoine de grands barrages constitue, par sa nature même, un danger potentiel.” La phrase est écrite noir sur blanc dans le rapport “sur l’amélioration de la sécurité des barrages et ouvrages hydrauliques” de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
Pourtant, on ne sait absolument rien sur leur état sanitaire. Le fonctionnement de cette industrie, infiniment plus “cool” (écolo) que sa congénère nucléaire, est des plus obscurs. Même dans le secteur de l’atome, terrain miné par les tabous et la sur-opacité, EDF (qui n’a pas donné suite à nos nombreuses demandes d’entretien pour cette enquête) parvient à faire mieux. (…)
Un tsunami à Lyon : plausible
Rhône-Alpes est la première région productrice d’énergie hydroélectrique de France. Et, dans le Rhône, un barrage menace sérieusement l’aire urbaine lyonnaise (2,1 millions d’habitants). Il s’agit de celui de Vouglans, dans le Jura. Un colosse de 103 mètres de hauteur et 427 mètres de long, derrière lequel sont immobilisés 600 millions de mètres cubes d’eau.
En cas de rupture, 46 communes de l’Ain seraient littéralement noyées (…), et la place Bellecour serait engloutie sous 6 mètres d’eau. (…)
La probabilité de rupture d’un barrage peut être considérée comme relativement faible : au cours du dernier siècle, on estime qu’à peine 1 % des grands barrages se sont rompus. (…) “Mais ce risque ne peut être négligé au regard des conséquences potentielles d’un tel événement”, souligne le député (UMP) des Bouches-du-Rhône Christian Kert, rapporteur parlementaire “sur l’amélioration de la sécurité des barrages et ouvrages hydrauliques”.
Âge moyen des barrages, fragilités décelées, risques sismiques et liés à la présence de centrales nucléaires en aval des ouvrages… L’intégralité de cette enquête (avec les 35 principaux barrages de la région en chiffres) est à lire dans Lyon Capitale-le mensuel d’octobre.
Également au sommaire
– La nouvelle génération de barrages
L’exemple de Romanche-Gavet
– Catastrophe de Fréjus (en 1959) : la thèse de l’attentat FLN
– Ouverture à la concurrence
En 2010, le gouvernement Fillon s’est engagé à ouvrir à la concurrence, dès 2015, 20 % des capacités hydroélectriques françaises. Où en est-on aujourd’hui ?
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Lyon Capitale n°726 (oct. 2013) est en vente en kiosques jusqu’au 24 octobre, et dans notre boutique en ligne.