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Nicolas Le Bec : “J’ai porté le chapeau tout seul”

Quinze mois après son départ pour Shanghai, Nicolas Le Bec sort de son silence et donne à Lyon Capitale sa version des faits sur la faillite retentissante de son restaurant de la Confluence. Un entretien à lire dans Lyon Capitale-le mensuel de novembre. Extraits.

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L’un des meilleurs chefs français. Un nouveau quartier (la Confluence) construit sur l’une des plus grandes friches d’Europe. Une faillite du restaurateur, chiffrée à près de 5 millions d’euros, et son départ pour Shanghai perçu comme un “délit de fuite”. Il n’en fallait pas moins pour que cela devienne le feuilleton économico-culinaire de Lyon. C’était à la fin de l’été 2012.

Treize mois plus tard, nouveau coup de théâtre : le tribunal de commerce de Lyon est saisi, par le mandataire judiciaire du restaurant Rue Le Bec, d’une action en responsabilité pour “soutien abusif”. Sont visées : la SCI des Salins, propriétaire des murs du restaurant, et la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, établissement bancaire prêteur. L’enjeu : le remboursement du passif de 4,9 millions d’euros.

De Shanghai, où il prévoit d’ouvrir prochainement un restaurant, Nicolas Le Bec a répondu à nos questions.

Lyon Capitale : Le tribunal de commerce de Lyon a récemment été saisi par le mandataire judiciaire de la Rue Le Bec, en vue d’obtenir des dommages et intérêts de la SCI Les Salins et de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes pour “soutien abusif”. En gros, il leur est reproché d’avoir fait grimper le déficit en soutenant financièrement Rue Le Bec alors que le restaurant avait très vite montré des signes de faiblesse.

Nicolas Le Bec : Oui, l’affaire n’est pas finie ! Il y a eu des rebondissements à la demande du liquidateur judiciaire, sur des responsabilités de la SCI et de la Caisse d’Épargne. La justice va faire son travail. De mon côté, je continuerai à défendre mon dossier comme je le fais depuis le début : je n’ai volé personne. Pour la Caisse d’Épargne, le promoteur Jean-Christophe Larose/Cardinal est un très bon client et un partenaire historique. Ils devraient donc trouver une solution ensemble... peut-être sous le contrôle du tribunal, cette fois.

La Caisse d’Épargne est un partenaire historique du groupe immobilier de Jean-Christophe Larose (Cardinal), l’un des actionnaires de la SCI des Salins, qui était propriétaire des murs de l’ex-Rue Le Bec. Le patron de la banque est un ami de Jean-Christophe Larose. Ce dernier aurait-il pu influencer la banque afin qu’elle soit un peu plus souple que d’habitude ?

Jean-Christophe Larose m’a effectivement dit que la Caisse d’Épargne était la banque de Cardinal et des projets de la Confluence, avant même d’ailleurs de signer avec eux pour le quartier. Peut-être que le grand patron de la Caisse d’Épargne était proche de Larose. Ce ne sont pas mes problèmes et, s’il y a des histoires d’influence là-dessous, ce n’est pas à moi de régler ça. (…)

Certaines personnes auraient souhaité vous voir partir et même votre perte, dites-vous aussi... Pour vous faire porter le chapeau ?

C’est possible. Quand on avance, on peut déranger et on ne peut pas être aimé de tous. Mais ça n’a rien changé, sinon j’aurais quitté Lyon depuis longtemps et je n’aurais pas investi pendant une décennie ! Par contre, oui, à mon départ, j’ai porté le chapeau tout seul, et un chapeau sale en plus, pas beau, pas beau. Il est facile de voir qui m’a fait porter le chapeau... J’ai ma conscience et il a la sienne. La vie avance et la roue tourne toujours. Et l’arroseur finit souvent arrosé !

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L’intégralité de cet entretien est à lire dans Lyon Capitale n°727 (novembre 2013), en vente en kiosques depuis le 25 octobre, et dans notre boutique en ligne.

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