Inédit : le préfet convoqué au tribunal pour injure publique

C'est ce vendredi à 14h30 que le préfet Carenco se rend au tribunal. Il lui est reproché d'avoir injurié publiquement l'extrême-droite.

Interrogé sur sa convocation au tribunal il y a quelques jours, le préfet du Rhône, représentant de l'Etat, l'affirmait dans son bureau devant quelques journalistes : "j'irai au tribunal".

Il est convoqué à 14h30 au tribunal de grande instance pour une éventuelle mise en examen pour injure publique envers les Jeunesses nationalistes et l'Oeuvre française, deux groupuscules d'extrême-droite locaux, dissous par Manuel Valls le 24 juillet, après l'affaire Méric.

Il est reproché au préfet d'avoir, le 18 avril dernier, déclaré devant les caméras de France télévision : "la République est plus forte que quelques imbéciles". Jean-François Carenco commentait la tentative des Jeunesses nationalistes et de l'oeuvre française d'envahir les locaux du PS à Lyon. Les faits s'étaient déroulés en marge d'une manifestation contre le mariage pour tous.

"Ça suffit !"

A la suite de cette manifestation, Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac avaient déposé plainte et la procédure s'était mise en route normalement. Le préfet sera peut-être relaxé ce vendredi mais le symbole est fort pour les intéressés. Depuis la fin juillet, ils ne lâchent pas prise et tentent par tous les moyens de gagner à nouveau le droit d'exister en France juridiquement. Une procédure est en cours devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

Sur leur site Internet on peut lire : "On ne dissout pas l’Œuvre française, ni les Jeunesses Nationalistes, pas plus qu’on ne peut dissoudre la France ou les Français. Car ce ne sont pas des partis, des syndicats d’intérêts avec leurs belles permanences, leurs créances, leurs employés, leurs prébendes, leurs mandats… ce sont des mouvements qui prennent leur origine dans la France, c’est le souffle de vie de cette Patrie irrévocable, qui s’incarne en chacun de nous. Un mouvement ne s’arrête pas, c’est son essence même".

Le préfet qui met un point d'honneur depuis son arrivée à Lyon fin 2010 à combattre les extrêmes précise avoir reçu de nombreux témoignages de sympathie depuis la fin octobre. "Je suis assez content parce que cela a suscité un certain mouvement de gens qui disent : ça suffit !".

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