Richard Brumm a présenté lundi les grandes lignes du budget 2014 de la ville de Lyon. L’adjoint aux finances s’apprête à emprunter 75 millions d'euros sur le marché obligataire pour financer les dépenses d'équipements.
Il se prépare et sera adopté en décembre. L’adjoint aux finances de Gérard Collomb a présenté lundi en conseil municipal le projet de budget de la Ville de Lyon pour 2014. "155 millions de dépenses d’équipement seront inscrites au budget 2014, dont la moitié sera financée par l’emprunt", a précisé Richard Brumm.
Une somme qui viendra financer la deuxième tranche de la rénovation du centre nautique du Rhône, la suite de l’aménagement du parc Blandan (Lyon 7e), la réalisation de nouveaux logements sociaux, la cuisine centrale de Rillieux-la-Pape (ouverture à la rentrée 2014), l’aménagement de la partie sud de la place Bellecour, la suite de l’aménagement des rives de Saône, la poursuite de constructions et rénovations de groupes scolaires et d’équipements pour la petite enfance et les travaux de réfection patrimoniaux et d’accessibilité (palais de Bondy…). Le détail des projets sera précisé en décembre au conseil municipal.
La Ville prévient par ailleurs qu'elle demandera à tous les équipements, sauf à ceux qui viennent d'ouvrir et qui seront ajustés au coût réel, de réduire de 5 % leurs budgets.
Un “chèque en blanc” à 4 mois des municipales
Côté financement, les élus ont adopté lundi une délibération prévoyant la mise en place d’un programme Euro Médium Term Notes d(EMTN) de 500 millions d’euros. La Ville recourt ainsi pour la troisième fois sur ce mandat à l’emprunt obligataire. Donner un tel "chèque en blanc" au maire de Lyon à quatre mois des municipales n’est pas normal, a reproché Denis Broliquier, maire du 2e.
"Il s’agit seulement d’un plafond, a répondu Richard Brumm. Jamais nous n’emprunterons une telle somme. Nous nous laissons simplement des marges de manœuvre." Le leader du groupe Lyon Divers-droite y voit lui une question de principe. Il reproche à Gérard Collomb d'agir comme s’il était déjà réélu. Par ailleurs, il s'inquiète des "garanties sur la maîtrise des risques inhérents à tout produit financier" et rappelle le précédent de la SACVL. Peut-être faudrait-il selon lui "revoir et mieux encadrer la délégation du maire (votée en 2008)" qui lui permet d'engager la Ville sur ce genre d'opération financière.
Article complété à 11h30
La Ville de Lyon a souhaité réagir à notre article.
"Non, on ne s’apprête pas à lancer un emprunt obligataire de 75M€. En fait ce qui a été voté en conseil municipal lundi est l’autorisation de mettre en place un programme EMTN, qui n’est rien d’autre qu’un cadre juridique pour nous permettre d’être plus réactifs pour nos futures émissions d’emprunts obligataires. Cela permet de consolider et de structurer notre stratégie de recours au financement obligataire, comme l’on déjà fait par exemple les villes de Paris, Marseille, Rennes ou encore les régions Ile-de-France, Rhône-Alpes, Pays de Loire.
On devrait en revanche en effet recourir davantage à l’emprunt en 2014 pour financer le programme d’investissement, car l’autofinancement va logiquement se réduire. Mais les emprunts seront plutôt lancés, comme d’habitude, au cours du 2e semestre.
Quant aux économies, pour le budget 2014, l’ensemble des services de la ville a été appelé à réduire ses dépenses (hormis celles indexées sur des évolutions règlementaires de tarifs comme les énergies par exemple) de 5%".
'Il reproche à Gérard Collomb d'agir comme s’il était déjà réélu.' comme le présente votre article, cela y ressemble !
Et si Gérard Collomb perdait ses municipales finalement... où passerait cet argent emprunté? C'est une alternative à prendre en compte aussi.