Les Hospices civils de Lyon viennent de lancer leur fondation qui vise à participer au financement de projets au sein des hôpitaux lyonnais en jouant le rôle d’interface entre les donateurs et le CHU. Une première en France.
C’est une première pour un CHU français. Alors qu’ils l’évoquaient depuis 2006, les Hospices civils de Lyon (HCL) viennent de s’adosser à une fondation du même nom. Son but : développer de nouvelles sources de financement pour le deuxième centre hospitalier de France. "Il n’est pas question de suppléer les financements publics dans leur mission, mais d’apporter un soutien pour compléter, améliorer et accélérer certains projets des HCL", explique Bruno Lacroix, président de la fondation pour les Hospices Civils de Lyon, qui a récemment terminé son mandat de Président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER).
Avec cette fondation, il s’agit de solliciter la générosité des Lyonnais et renouer avec la longue tradition de dons et de legs qui a toujours profité aux HCL. "Cette fondation est finalement une nouveauté sur la forme, mais en ce qui concerne le don, c’est une réaffirmation de la tradition qui lie les Lyonnais à leur hôpital", appuie Bruno Lacroix. D’autant que la générosité dont bénéficient les HCL n’a pas vraiment baissé. En 2010, le patrimoine immobilier privé des HCL, issu en grande partie de dons et de legs était évalué à 600 millions d'euros. Et sur les trois dernières années, le CHU a pu bénéficier de 277.654 euros de dons et 1.537.048 euros de legs. "La dynamique est déjà là", reconnait Bruno Lacroix.
"Pas nécessaire mais utile"
Alors finalement, à quoi bon créer cette fondation ? "Elle n’est pas nécessaire mais elle est utile pour ce qu’elle permet de gagner en visibilité pour les donateurs", décrypte le président. Des donateurs qui devraient être de plusieurs natures. "Nous expliquerons en priorité aux patients eux-mêmes", détaille Bruno Lacroix qui ne manque pas de souligner l’intérêt fiscal de ce don. "60% du montant du don est déductible de l’impôt sur le revenu. Pour l’impôt sur la fortune, c’est 75%. Pour un don de 100.000 euros, vous ne payez donc réellement que 25.000 euros", souligne-t-il.
Mais l’intérêt d’une telle structure se révèle également pour les entreprises, notamment médicales qui pourraient intervenir plus facilement au sein des HCL via la fondation. "En tant qu’établissement public nous sommes liés à une réglementation stricte en matière de liens d’intérêts, rapporte-ton du côté du deuxième CHU de France. La fondation pourra servir d’interface entre les entreprises et les HCL. Nous espérons que cela puisse nous apporter un peu plus de souplesse sur certaines opérations précises".
Quant à la destination des financements, si les projets ne sont pas encore arrêtés 3 axes sont déjà clairement identifiés : le confort et les soins des malades, la recherche et l’innovation médicale et la formation des soignants.
Déjà, la fondation des HCL possède un point fort, son président. Chef d’entreprise reconnu et au carnet d’adresse bien fourni, ancien PDG de la société spécialisée en système de ventilation Aldes, Bruno Lacroix fait partie du club fermé des patrons lyonnais influents. "Nous aurons besoin de ses compétences et de ses connaissances du tissu industriel régional pour enraciner la Fondation des HCL dans le paysage lyonnais", estime Dominique Deroubaix, directeur général du CHU. Figure du catholicisme social, Bruno Lacroix juge que ce n’est pas cette dimension qui a poussé les HCL à aller le chercher pour occuper le poste de président, mais que cela a pu jouer dans un deuxième temps.
La Fondation des HCL, ok, mais l'Hôtel-Dieu est déshérité du service sanitaire, alors on a l'impression d'une opération mercantile populaire pour faire le lien entre les édiles historiques et les habitants. Les projets ne sont pas définis, mais les options politiques le sont-elles ?