OL féminin : retour à une vie (presque) ordinaire

Après son élimination de la Ligue des champions, l’équipe féminine de l’OL tente de panser ses plaies en se consolant avec le championnat.

Elles nous avaient tellement habitués à tout gagner que leur sortie de route en huitièmes de finale de la Ligue des champions, en novembre dernier contre les Allemandes de Potsdam, a marqué les esprits. Ce soir-là, les Fenottes affichent un visage méconnaissable : fébriles défensivement, battues dans l’impact, moins inspirées offensivement… Le public du stade de Gerland, qui s’est pris au jeu du football féminin, doit se rendre à l’évidence : l’ogre OL a perdu de son appétit d’antan.

Pour Patrice Lair, cette déconvenue arrive sûrement au bon moment. “Ça va peut-être faire du bien à certaines joueuses. Ça va leur permettre de se rebooster un peu, analyse l’entraîneur des Lyonnaises. Ça fait presque quatre ans qu’on connaît que le succès.” Même son de cloche du côté des principales concernées : “Si on avait toutes joué à notre niveau, on aurait pu se qualifier”, souffle la milieu offensif Eugénie Le Sommer.

“De la lassitude et de l’usure”

De son côté, Paul Piemontese, le président de la section féminine, explique qu’il s’agit d’un simple “incident de parcours”. Selon lui, Lyon n’a pas à rougir de cette élimination : “Il ne s’agit pas de chercher de fausses excuses. Mais ce ne sont pas des machines. Il y a un peu d’usure et de lassitude.”

Désormais, les joueuses de l’OL, vainqueurs de la C1 en 2011, 2012 et finalistes en 2013, doivent se consoler avec le championnat, qu’elles dominent outrageusement depuis la saison 2006-2007 (7 titres). Lyon souffre-t-il d’avoir peu de concurrence en D1 ? “Le PSG, Montpellier essaient de rivaliser, mais c’est sûr que la D1 n’est pas assez homogène, répond Wendie Renard. Il y a une réelle différence de niveau entre le championnat et la Ligue des champions. À ce niveau-là, l’OL est pénalisé”, explique la défenseure et capitaine.

Une refonte du championnat de France

Paul Piemontese préfère lui se la jouer modeste, en disant se méfier des qualités de Juvisy et du PSG, les deux formations capables cette saison de tenir tête à l’OL. Mais, surtout, le dirigeant a une idée bien précise pour donner une chance supplémentaire au football féminin de poursuivre son essor. Et de monter en gamme. “Il faudrait réduire notre poule à dix équipes au lieu de douze actuellement, préconise-t-il. On gagnerait quatre journées qui, sans dénigrer certaines équipes, ne riment pas à grand-chose.” Et de poursuivre : “Il faut proposer un championnat plus attractif et faire en sorte de chercher l’excellence.”

En attendant une éventuelle réforme de la D1 féminine, l’OL version filles souhaite conserver ses bonnes habitudes : d’abord, en glanant un nouveau titre de champion de France. Puis en retrouvant dès la saison prochaine la prestigieuse Ligue des champions.

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