Sous la pression d’un groupe de travail mené par l’Allemagne, l’assemblée générale d’Interpol a adopté à Carthagène une série de mesures pour mieux encadrer ses financements privés.
Serait-ce un effet des révélations de Lyon Capitale ? Depuis juin, suivis par Mediapart et le journal allemand Die Zeit, nous révélons les dessous opaques du financement d’Interpol**, ou comment des dons de Philip Morris, de l’industrie pharmaceutique et de la Fifa ont provoqué plusieurs conflits d’intérêts au sein de l’organisation mondiale de police. Près de six mois plus tard, lors de sa 82e assemblée générale, qui s’est tenue fin octobre à Carthagène, en Colombie, Interpol a lancé des propositions qui modifient en profondeur les règles financières de l’organisation.
À partir de 500 000 euros
Sous la pression d’un groupe de travail mené par l’Allemagne, l’assemblée générale a adopté une série de mesures pour mieux encadrer ses financements privés. Le secrétaire général d’Interpol devra ainsi soumettre au comité exécutif tout fonds externe égal ou supérieur à 500 000 euros*.
L’“intégrité” et la “réputation” des donneurs font également leur apparition. Enfin, un agent spécial, “indépendant”, sera nommé dans les prochains mois pour superviser le secrétariat général et contrôler les fonds externes. Le vote définitif n’aura cependant lieu que fin 2014, à Monaco, lors de la 83e assemblée générale, celle qui célébrera les 100 ans d’Interpol.
* Pour mémoire, les dons de Philip Morris à Interpol s’élevaient à 15 millions d’euros sur trois ans, ceux de l’industrie pharmaceutique à 4,5 millions d’euros, quant à la Fifa, elle a alloué 20 millions d’euros à Interpol sur dix ans.
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Cet article est extrait de Lyon Capitale 729 (janvier 2014), en vente en kiosques jusqu’au 30 janvier, et dans notre boutique en ligne.
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** À lire en ligne : notre dossier “L’immoral financement d’Interpol”