Le maire de Meyzieu a adressé un courrier à la ministre du Logement Cécile Duflot dans lequel il exprime son mécontentement à l'idée de voir la loi ALUR, votée la semaine dernière, priver les élus locaux de leurs prérogatives en matière d'urbanisme local.
Michel Forissier voit rouge. Dans une lettre adressée à la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, le maire de Meyzieu, exprime son "mécontentement" et sa "profonde stupéfaction" face à ce qu’il considère être une tentative de "décapiter l’exécutif local". En cause, la loi ALUR, défendue par la ministre écologiste. Ce texte, adopté il y a quelques jours par le Parlement, fait l'objet d'un recours devant le Conseil constitutionnel. Il prévoit notamment l'encadrement des loyers, la garantie universelle des loyers (Gul) et la limitation des locations touristiques dans les grandes villes.
"Cette loi visant à réguler les dérives liées au logement et à assurer l’accès à un logement décent , ne peut être qu’encouragée sur le fond", reconnait l’édile majolan tout en estimant qu’elle "désavoue entre autres, de la façon la plus simpliste donc de la plus infamante qui soit, l’aptitude des maires, mais aussi des présidents de communautés de communes, de communautés urbaines et de métropoles, à mettre en œuvre un projet pour une ville ou une agglomération". Michel Forissier estime notamment que la démarche de densification entreprise par Cécile Duflot "favorise un morcellement excessif des lotissements" et "empêche le développement d’un urbanisme harmonieux".
Il redoute que cette loi "enlève la substantifique moelle du premier magistrat" et craint de ne devenir "qu’un simple exécutant d’une politique pensée au niveau national et ne tenant pas compte des réalités territoriales".
Et de conclure sur un petit coup de griffe à un autre membre du Gouvernement : "Il serait sage de nous laisser faire ce pour quoi nous avons été élus, sans toutefois tomber dans le travers de votre collègue, le ministre de l’Éducation nationale, qui nous demande de prendre les décisions qui lui incombent".