Le futur maire de Lyon s'engagera-t-il à signer avec les entreprises un "pacte local de responsabilité" ? Le Medef Lyon-Rhône tend la main aux candidats aux municipales en publiant un livre blanc contenant 10 axes de réformes "pour un choc de croissance". Si celles-ci étaient adoptées, 100 000 emplois pourraient être créés dans la métropole.
> Stabiliser les impôts
Cotisation foncière des entreprises, taxe enseigne lumineuse, taxe d'enlèvement des ordures ménagères, versement transport... les entreprises estiment payer déjà beaucoup. Le Medef préconise la stabilité fiscale et de baisser, pour ce faire, les dépenses de fonctionnement des collectivités. "Il faut éviter un millefeuille administratif coûteux", exhortent les patrons, suggérant un meilleure répartition des compétences.
> Booster St-Exupéry, créer l’Anneau des sciences
Selon le livre blanc, une infrastructure est prioritaire : l'Anneau des sciences pour boucler le périphérique. L'arrivée de l'A89 dans l'agglomération, le contournement ouest de Lyon (COL) et l'A45 sont aussi évoqués, mais aucun projet de métro ou de tramway. Le développement de Saint-Exupéry est espéré, avec l'ouverture de nouvelles lignes et le renforcement de la gare, qui pourrait soulager la Part-Dieu, objectif de moyen terme.
> Construire plus haut à Lyon
Les chefs d'entreprise préconisent d'augmenter le coefficient d'occupation des sols pour construire plus haut et moins cher. Ils souhaitent une modernisation des surfaces commerciales existantes.
> Libéraliser le travail
Deux suggestions sont faites par le Medef : favoriser l'ouverture des enseignes le dimanche et "promouvoir les groupements d'employeurs pour faire accepter l'idée qu'un salarié travaille pour plusieurs entreprises".
> Une Fête des fleuves et un parc à thème
Les patrons lyonnais ont une intuition : Lyon pourrait être bien davantage une destination touristique. Ils mettent en avant plusieurs idées, comme celle d'un parc à thème de niveau européen, par exemple sur la gastronomie ou l'époque gallo-romaine. Ils proposent aussi un événement récurrent sur le modèle de la Fête des lumières, par exemple autour du fleuve, qui se déroulerait au printemps. Ils préconisent de fusionner le musée des Beaux-Arts et le musée des Confluences. La structure naissante se rapprocherait du musée des Offices à Florence afin, disent-ils, "de se positionner au niveau de Barcelone, Florence ou Bilbao". Afin de doper la nuit lyonnaise, ils souhaitent que la circulation des métros soit étendue après minuit. Potentiel : 35 000 emplois nouveaux d'ici à 2018.
> Être le “Manchester” de Paris... en se méfiant des tours
Le Medef a un modèle : Manchester, "devenu le back-office de Londres". Le back-office désigne l'ensemble des tâches administratives ou logistiques liées à la vente, au marketing ou à la gestion. La Part-Dieu paraît toute désignée pour héberger ces activités. Le livre blanc souligne la tendance à la "multi-localisation" dont notre agglomération pourrait tirer profit. Pour y parvenir, le Medef s'inquiète des "tours de bureaux qui se construisent à la Part-Dieu et qui tirent les loyers vers le haut". Il espère aussi plus de partenariat avec les universités. 50 000 emplois pourraient ainsi être gagnés d'ici à 2018.
> Créer une maison de l’Innovation
Cette Maison de l'Innovation serait un lieu de rencontre entre dirigeants de secteurs différents, chercheurs, étudiants, financeurs pour favoriser les "regards croisés". Cette structure ne serait pas tournée exclusivement vers les technologies ou la création/incubation. Elle serait basée à la Part-Dieu.
> Une école des métiers du digital, un fonds d’investissement
Le livre blanc suggère de créer à Lyon "une école des métiers du digital", sur le modèle de l'école d'informatique créée par Xavier Niel (pdg de Free) à Paris. Il propose aussi un fonds d'investissement puissant pour les start-up, d'une enveloppe supérieure à 50 millions d'euros. Il inclurait Siparex (un fonds existant dont une antenne est à Lyon), la Ville de Lyon et un pool d'entrepreneurs.
> Miser sur la “gastro-économie”
10 000 emplois pourraient être gagnés dans le secteur de la "gastro-économie". Parmi les pistes évoquées, un label "formation haute gastronomie lyonnaise", une pépinière de start-up (Lab Fab), la mise en avant des savoir-faire existant aux Halles de Lyon, aux marchés de Lyon... sur le modèle d'Eataly (New York). Développer encore le Sirha, salon dédié à la gastronomie, et réinventer les marchés de Noël autour de la gastronomie sont également souhaités.
> Une école des gouvernantes à Lyon
Le Medef s'interroge sur les actions à mener pour revaloriser les métiers à la personne. Les entrepreneurs lyonnais ne suggèrent pas des hausses de salaires mais de déployer "localement des formations qualifiantes". Parmi les autres propositions, "une école nationale des gouvernantes et du personnel à domicile". 30 000 emplois pourraient être créés d'ici à 2018.
Demain, on rase gratis. C’est bien connu. Le MEDEF nous prend vraiment pour des imbéciles. Je me permet de recommander aux contribuables de lire cet excellent article de F. Lordon : http://blog.mondediplo.net/2014-02-26-Les-entreprises-ne-creent-pas-l-emploiCela aidera beaucoup à comprendre l’enfumage patronal actuel.